dimanche 27 mai 2012

Un jour dans la vie de Savigné (1745)

oici la transcription d'un acte notarié qui sort des circuits classiques de la simple recherche généalogie. Cet acte met en avant la paroisse de Savigné, et nous donne une tranche de vie de la communauté durant l'ancien régime.


En vous souhaitant bonne lecture, à bientôt, Sébastien


Actes des baux des biens vacants de la paroisse de Savigné en Civray de 1745

Aujourd’hui dernier jour de février mil sept cent quarante cinq, jour de dimanche, sur les dix heures du matin, au devant de la porte et principale entrée de l’église paroissiale de Savigné en Civray, à l’issue de la messe paroissiale d’icelle, célébrée par messire Pierre Borde, archiprêtre de Gençay et curé de la dite paroisse, moi, Adrien Buchey, notaire royal en la sénéchaussée et siège royal de Civray, demeurant au village du Chaffaud, susdite paroisse, à la requête de Pierre Moreau et consorts, collecteurs des tailles et autres impositions de la dite paroisse de Savigné, de la présente année mil sept cent quarante cinq, en vertu d’ordonnance sur requête de mon seigneur l’intendant de la généralité de Poitiers en date du vingt six janvier dernier, signé Berrier, portant ma commission et des assignations données en conséquence par Portejoie, sergent, aux propriétaires ci-après nommés, en date du vingt-quatrième jour du présent mois audit an, dûment contrôlé à Charroux le vingt six dudit mois par Perot, et du rapport de publication faite trois jours de dimanche consécutifs à la porte de l’église dudit Savigné par ledit Portejoie, sergent, en date du vingt et un du présent mois, dûment contrôlé audit Charroux le vingt trois dudit mois par Perot, par lequel il appert qu’il a été publié à haute et intelligible voix que les frais, profits, revenus et émoluments pendant tant par branches que par racines et autrement sans réserve des biens, savoir, François Moreau, laboureur à bras, tant pour l’exploit de Jean Bonnet que pour celui de Louis Daranlot au lieu de Champagné-Lureau, y demeurant susdite paroisse, de Jacques Mergault, journalier héritier de Jacques Bouyer pour son domaine dudit lieu de Champagné, de Vincent Provost, laboureur, demeurant au village de chez Dubois, paroisse de Saint-Clémentin, pour son domaine dudit Champagné-Lureau, susdite paroisse de Savigné, de Jean Vriet à cause de sa femme héritière de feu Pierre Thabault, pour leurs domaines abandonnés au village de Montazais, et ledit Vriet demeurant au village de la Martinière, le tout susdite paroisse de Savigné, de Jean Bert, meunier, demeurant au Moulin Minot, paroisse de Saint-Pierre-d’Exideuil, pour son bien vaquant de Montazais, l’héritier de feu François Moreau dit Montagnon, demeurant en qualité de domestique dans la maison du sieur Dupont, du bourg de Genouillé, fils mineur en très bas âge, pour son domaine du village de Villeneuve, d’Antoinette Thabault, demeurant à Malemort, paroisse dudit Savigné, pour son domaine de Montazais, plus le dit Jacques Mergault, héritier de feu Jacques Delafons, demeurant au lieu de la Seppe, où est situé le dit domaine abandonné, de Louis Denibault, charpentier, curateur au fils mineur de feu François Moreau, pour son domaine abandonné de la Groie, susdite paroisse, demeurant au village de Commenjard, paroisse de Romagne, de Marie Pautrot, veuve de feu Pierre Condacq, demeurant au bourg et paroisse de Saint-Romain, pour son domaine abandonné au village de Vergné, susdite paroisse, de Michel Bertrand, charpentier, demeurant au village de Valemfray, paroisse de Sommières, pour son domaine de la Chauffière, du sieur Jacques Imbert, sieur de la Touche, demeurant au bourg dudit Savigné, pour une borderie vaquante au village d’Épinoux, où demeuroit autrefois Goursaud, tous les domaines située en ladite paroisse, qui sont à bailler et livrer au bail au plus offrant et dernier enchérisseur, lesquels requête et ordonnance, rapport d’assignations, et proclamations, monts et demeures, en mains, pour y avoir recours en cas de besoin et enregistrant les dites proclamations, j’ai déclaré à tous en général des habitants, sortant de ladite messe paroissiale que les fruits, profits, revenus et émoluments pendant par branche que par racine, sans réserve des dits lieux sus-dénommés, ci-dessus de ladite paroisse de Savigné, sont à bailler et livrés au bail au plus offrant et dernier enchérisseur, pour l’année mil sept cent quarante cinq, à la charge d’en payer le prix dans les termes dûs à monsieur le receveur des tailles et en des dits collecteurs qui retiendront le montant des impositions des dits domaines la présente année et les frais et le sur-plus ci aucun est, remis aux propriétaires qui sont ci-dessus et des autres parts dénommés, et encore à la charge de jouir des dits domaines en bon père de familles avec déclaration que la dite adjudication s’en fera ce jourd’hui aux charges et conditions susdites.
Et ont les frais de François Moreau, laboureur à bras pour l’exploit qu’il fait du bien de Jean Bonnet, mis à prix par Antoine Rogeon, à la somme de trente livres, et par Jean Tralleboux, à la somme de trente livres quinze sols, et par Pierre Dejeanbouyer, à la somme de trente-et- une livres dix-neuf sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 31 # 19 s
Plus le dit François Moreau pour l’exploit de Louis Daranlot, mis à prix Jean Bouyer à vingt livres, par Jacques Lucqueau à vingt livres quinze sols, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à vingt-et-une livres dix sols, à lui adjugé. Ci : 21 # 10 s
Jacques Mergault, journalier, héritier de Jacques Bouyer, les fruits mis à prix par Antoine Boutin à la somme de dix livres dix-neuf sols, par Pierre Voutin à douze livres, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à douze livres onze sols, à lui adjugé, comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 12 # 11 s
Les fruits de Vincent Provost mis à prix par François Tralleboux à treize livres douze sols, par Jean Rogeon dit Grelaux, à quatorze livres sept sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à quinze livres deux sols, à lui adjugé, comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 13 # 2 s
Les fruits de Jean Vriet mis à prix par Jean Degout, journalier, à la somme de quinze livres, par Philippe Daranlot à la somme de quinze livres quinze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de seize livres dix sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 16 # 10 s
Les fruits de Jean Bert, mis à prix par Jean Boireau, tailleur d’habits, à la somme de vingt-six livres douze sols, par Charles Rouché à la somme de vingt-sept livres, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de vingt-huit livres sept sols. Ci 28 # 7 s
Les fruits de l’héritier de Jean Moreau dit Montagnon, mis à prix par Louis Rouché à la somme de neuf livres quinze sols, par René Imbert à la somme de dix livres dix sols, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de onze livres cinq sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 11 # 5 s
Les fruits d’Antoine Tabault, mis à prix par Jean Lejeune, maçon, à la somme de cinq livres dix sols, par Philippe Trichard à la somme de six livres cinq sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de sept livres, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci 7 #
Les fruits de Jacques Lafons de la Seppe, mis à prix par Pierre Courtois à la somme de dix-huit livres, par Antoine Baliot à la somme de dix-huit livres quinze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de dix-neuf livres dix sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 19 # 10 s
Les fruits du fils mineur de feu François Moreau de la Groie, mis à prix par Jean Orlut à la somme de douze livres dix-neuf sols, par Jean Tribot à la somme de treize livres quatorze sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de quatorze livres neuf sols, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci 14 # 9 s
Les fruits de Pierre Condac de Vergné mis à prix par Jean Lucqueau à la somme de cinq livres dix-huit sols, par Jean Moreau à la somme de six livres treize sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de sept livres huit sols, à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 7 # 8 s
Les fruits de Michel Bertrand à la Chauffière mis à prix par Antoine Bordier, tisserand, à la somme de quatorze livres dix sols six deniers, par Louis Peaux, laboureur à bras, à la somme de quinze livres cinq sols six deniers, et par le dit Pierre Dejeanbouyer à la somme de seize livres six deniers, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 16 # 0 s 6 d
Les fruits de Jacques Imbert, sieur de la Touche, à Épinoux, mis à prix par Jean Pautrot à cinq livres neuf sols, par Pierre Moreau à la somme de six livres quatre sols, et par ledit Pierre Dejeanbouyer à la somme de six livres dix-neuf sols, et à lui adjugé comme plus offrant et dernier enchérisseur. Ci : 6 # 19 s
Lequel dit Pierre Dejeanbouyer fait élection de domicile au village de Lizac, susdite paroisse de Savigné, et attendu qu’il ne s’est trouvé plus haut enchérisseur, nous, notaire et commissaire susdit et soussigné, lui avons adjugé aux charges et conditions sudites et a, le dit Pierre Dejeanbouyer, signé ainsi : signé Pierre de Jean Bouyer
Les baux desquels fruits j’ai adjugé au susnommé aux charges susdites pour la présente année seulement, et le dit Dejeanbouyer adjudicataire au paiement du prix desdites adjudications ci-dessus, sous l’obligation et hypothèque de tous et chacun des biens, meubles et immeubles, présents et futurs quelconques dont de son bon gré, consentement, volonté et requête ; il a été jugé et condamné par nous, dit notaire et commissaire susdit et soussigné, à sa personne à tenir prison, clause comme pour deniers royaux ; fait et passé au devant de la grande porte et principale entrée de l’église dudit Savigné, les jour mois et an susdit, et ont les dits Moreau et Pierre Dejeanbouyer, collecteur et adjudicataire signé, et les autres collecteurs consorts, déclarés ne savoir signer de ce enquis, faisant l’ordonnance , la minute des présents. Est signée J. Moreau, Pierre de Jean Bouyer et Buchey, notaire royal.
Contrôlé à Civray le dernier mars mil sept cent quarante cinq par Vigant, qui a reçu trois livres dux-huit sols, approuvé en interligne et dernier pour valoir.

Sources : Archives départementales de la Vienne, 4E/1/74

Lettres d'un Curé des environs de Civrai (7) - 3e


AdP 05/07-27/09/1787, v.25
Du 27 septembre 1787

Lettre d’un Curé des environs de Civrai, à l’Auteur des Affiches
Monsieur, la lettre qu’on a insérée dans votre feuille du 30 Août, est la plus capable d’intéresser tout citoyen sensible aux accidens auxquels sont exposés les Moissonneurs. L’Auteur même est digne de toute ma reconnoissance ; mais qu’il me permette de lui faire part de quelques réflexions sur la mort subite des Moissonneurs dont il est question.
Je suis un Curé de campagne, qui ne connois ni les termes équivoques ni pompeux, qui marche lentement & à pas comptés avec la maladie de mes paysans ; car en hasardant trop, on peut très aisément se plonger dans l’erreur & l’illusion : c’est pourquoi je préviens que je ne prends aucun parti sur les réflexions dont je fais part dans cette lettre.
Le Moissonneur mort dans ma paroisse, étoit dans un terrain bas, opposé à un autre terrain qui présentoit au soleil un côté concave, qui a pu faire l’effet du miroir ardent sur la tête du Moissonneur en question ; & cette poisition me fait douter, tout bas, que la fatigue & ces mêmes rayons de soleil avoient pu porter le sang au cerveau, & occasionner une apoplexie. On pourroit encore croire que les sueurs & le travail excessif ont pu arrêter la circulation du sang, & par là produire la suffocation ; car il est prouvé qu’une trop grande chaleur, jointe avec des sueurs excessives, porte le sang à un épaississement inflammatoire, & rétrécit les vaisseaux pulmonaires de manière à occasionner une mort subite ; car cet air trop sec est mille fois plus pernicieux qu’un air humide. C’est ce qui se voit dans les observations d’un Anglois, qui dit qu’en 1709 il tomba en Angleterre vingt-six pouces d’eau ; en 1714 il n’en tomba que onze & un quart, & les registres mortuaires de Londres augmentèrent de 5512 morts, & il y eut aussi une grande mortalité sur le bétail.
Il est encore prouvé que nous avons vingt-cinq mille pores qu’occuperoit un grain de sable : si à travers tant de canaux, nos Moissonneurs ont perdu les principes vivifians & les parties fines & essentielles, cela ne peut-il point leur avoir occasionné la mort subite ?
Il est sûr qu’en mangeant & buvant huit livres pesant, nous en perdons cinq livres par la transpiration insensible, & trois livres par les évacuations. Si ces malheureuses victimes avoient perdu beaucoup plus qu’ils n’avoient pris, l’action vive du soleil et la fatigue n’ont-ils point dissipé & altéré le fluide du sang, si nécessaire à la vie ?
Mais ce que je sais, c’est que le cadavre gonfla extraordinairement, & la corruption se manifesta dix minutes après la mort : les sueurs excessifs n’ont-elles point enlevé cette pesanteur d’air, dont les expériences que l’on fait avec la machine pneumatique sur les animaux, nous montrent la nécessité ?
Voilà bien des incertitudes pour un Curé de campagne trop curieux & trop minutieux observateur, qui doute encore que la trop grande chaleur & le froid excessif produisent le même effet que les vapeurs vineuses & celles du charbon.
Tous les voyageurs prétendent qu’en passant les Cordelières du Pérou, on éprouve un vomissement bilieux horrible : ils prétendent que les liqueurs spiritueuses, portées sur ces montagnes, deviennent insipides. Tout est soumis aux différentes pressions de l’air ; nous sommes nous-mêmes des baromètres vivans. Or, si l’air décompose les liqueurs les plus spiritueuses (ce dont on ne peut douter), si l’air allonge, relâche nos fibres, enfle, raccourcit & augmente une éponge, &c., pourquoi une chaleur trop vive n’a-t-elle pas pu décomposer le sang, & lui donner un degré de fermentation qui a pu tuer nos Moissonneurs ?
Un Curé qui doit vivre avec des paysans, devient souvent Médecin malgré lui, & ne peut absolument s’empêcher de joindre au don le persuader quelques légères connoissances sur la Botanique, pour aider des malheureux privés de tous secours : c’est cette perspective qui m’a fait souvent réfléchir & observer des choses indifférentes aux autres ; mais voilà ce que j’ai vu.
Je fais tous les ans, au mois de Mai, un vinaigre avec des plantes vulnéraires : la bonté de ce vinaigre est si reconnue, que le moindre enfant qui se coupe court chez moi. J’ai apperçu que le sang de mes Moissonneurs étoit épais, noir & de couleur différente des autres années.
Dans le moi d’Août dernier, j’ai eu quelques malades : j’ai fait respirer ces malades sur une glace de miroir ; leur halaine représentoit la fumée d’un poêle. Je me suis dit à moi-même : Les vomitifs agitent & échauffent la masse du sang ; l’air trop chaud a desséché les humeurs. Dès ce moment j’ai évité tous les vomitifs ; & comme je suis très persuadé que les salades, les fruits bien mûrs & les bains se chargent du feu qui nous dévore, j’en ai retiré un très grand avantage. En Médecin paysan, j’ai fait usage de ma tisanne de seigle & de polypode ; j’ai purgé avec une décoction de feuilles de bagnaudier & de jus de cerises noires ; une décoction d’écorce de cerisier sauvage & de frêne, m’a servi de quinquina ; & après ces remèdes, j’ai tâché de faire procurer à mes paysans ce qu’on refuse, & la fièvre de mes paysans a cédé à tout ce régime.
Personne ne respecte plus que moi les décisions de l’Auteur de la lettre insérée dans votre Feuille ; mais qu’il me permette de douter tout bas que le Moissonneur dont est question, ait été tué par des causes méphytiques : car, si cela étoit ainsi, ceux qui moissonnoient avec lui auroient senti quelque pression de cet air mortel : car tout air méphytique ne ménage personne ; soit vapeur, soit exhalaison, on sent une chaleur qui dévore les entrailles. Il est encore certain que l’air méphytique est plus pesant que l’air atmosphérique : on prétend que c’est une huile sulphureuse, qui est un poison des plus dangereux ; on le voit par une expérience bien facile. Qu’on place du charbon allumé dans une chambre bien fermée ; qu’on mette dans le même lieu un vase plein d’eau : on verra sur cette eau une écume & un espèce de crême huileuse qui surnagent. Cette crème prouve donc que l’air méphytique est plus pesant que l’air atmosphérique, même dans le temps le plus serein. Qu’on descende dans une bouteille une bougie allumée : tant qu’il y aura de l’air pur, la flamme subsistera ; il s’attachera à la bouteille une espèce d’huile sulphureuse. Qu’on y plonge un animal quelconque : après que la chandelle sera éteinte, l’animal périra en peu de minutes ; plongez-y un second, ce dernier vivra moins que le premier, & le troisième encore moins, parce que la transpiration des premiers aura augmenté la masse de l’air mortel. D’après ces expériences, comment est-il possible que dans une plaine où l’air est dans une agitation continuelle, il ait pu se former une vapeur méphytique qui ait suffoqué un homme environné de ses camardes, qui n’ont reçu aucune pression sensible ?
On jugera mes observations comme on voudra. Je doute encore que le froid excessif soit aussi une vapeur empoisonnée, & je crois que le froid ne cause la mort que parce qu’il coagule le sang dans les extrémités, le retient dans les vaisseaux, retient les parties grossières de la transpiration, empêche la circulation, & fait porter le sang au cerveau.
Voilà, M., ce que je pense, & je croirois très fort que l’action vive du soleil, la fatigue & les sueurs excessives ont occasionné une apoplexis qui a enlevé subitement les Moissonneurs dont il est question, & non pas une cause méphytique, qui ne peut se présumer dans le cas présent.
Car tout le monde fait qu’il règne parmi les Moissonneurs une émulation très dangereuse pour eux ; ils se disputent la gloire d’avancer l’ouvrage, & de remporter la victoire : par cette imprudence, les paysans excèdent leurs forces ; les vaisseaux pulmonaires se rétrécissent par la vive pression de l’air ; le sang enflammé traverse avec peine le poumon ; les parties grossières du liquide s’accumulent, & doivent produire la mort subite.
Enfin, dans toutes mes réflexions je suis absolument de l’avis du Laboureur qui jette sans cesse de l’eau sur la tête de ceux que la vive action du soleil met dans une espèce d’apoplexie : l’expérience est la maîtresse des arts & la source des sciences.
J’ai l’honneur d’être, &c.