Comme le dit si bien Bobe : "Civray avait son bourreau".
"Il recevait 30 livres, pour chaque exécution à mort, et 20 livres pour appliquer la torture."
"Une sentence capitale fut prononcée le 25 novembre 1710 :
« Avons déclaré, dit le jugement, ledit Toussaint, atteint et convaincu de vol nocturne avec effraction et pour réparation, l'avons par jugement prévôtal condampné à estre pendu et étranglé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, à une potence, qui pour cet effet, sera dressé par l'exécuteur de Haute-Justice sur la place publique de cette ville ; pour, son corps mort estre porté par le mesme exécuteur à la mesme potence, sur le grand chemin de cette ville à Sauzé, au lieu appelé La Pierre Levée... et sera appliquée la question (la torture), ordinaire et extraordinaire pour déclarer ses complices. »
Il est question ici du dolmen connu de nos jours sous le nom de la Pierre-Pèze.
"Le 14 juillet 1614, avaient déjà été pendus Étienne Léau et De Benet, et le 25 du même mois, Jehan Vallet, dit Saint-Bonnet ; le 18 avril 1719, Rodelin, et le 21 mai 1737, Jacques Bouchet, avaient subi le même sort ; nous ne savons pour quels crimes."
Les bourreaux de Civray ont tous habité près de la Mongère. Le fils du bourreau ne succédait pas à son père, "car il aurait pu être obligé de remplir cet office contre sa volonté, en quelque sorte comme une obligation de sa naissance." Lui succédait donc son gendre, qui "savait à quoi il s'obligeait en épousant la fille du bourreau". On notera, grâce à Alain, que je remercie, une exception à cette règle.
Sources : Histoire de Civray, A. Bobe, 1935, p. 24 & 25, 68 & 69.