Le vol à la tire est un de ces larcins qui échappent le plus souvent à la répression, en raison de l’audace et de l’habileté dont fait preuve le malfaiteur pour dépouiller sa victime.
Le 18 octobre 1877, jour de foire de Saint-Luc à Poitiers, Bertrand Pourtaud, marchand ambulant d’Ardiège (31), se trouve près du café de l’Europe. Il voit trois individus dont les allures ne tardent guère à attirer son attention. Deux d’entre eux portent des pardessus sous le bras, l’autre porte un parapluie la main. Le marchand voit le plus jeune des trois se placer derrière un monsieur, qui paraît être un minotier. Pourtaud voit alors le voleur soulever le paletot du minotier et couper sa sacoche. Pendant ce temps, les deux complices se tiennent de chaque côté de la victime et le pressent. Un boulanger de Biard, près du marchand, s’aperçoit également de la chose.
Les voleurs, se voyant observer, prennent aussitôt la fuite du côté de la Place d’Armes. A cet instant, le boulanger vient vers le minotier, Alexandre Ecault, et lui dit « vous êtes volé ! ». Ce dernier regarde sa sacoche et voit qu’elle a été coupée. Les billets qu’elle contient sont encore là pourtant. Le minotier, venant de Lussac, ne s’est aperçu de rien : comme il y a beaucoup de monde à la foire, il ne s'est rendu compte du vol que quand le boulanger est venu lui signaler. Sa sacoche contient près de huit mille francs et quelques cent francs !
Quelques instants plus tard, Pierre Orillard, minotier aux Quatre-Roue, aperçoit un individu louche alors qu’il se trouve au café de l’Europe. Il est sur ses gardes, ayant appris la tentative de vol dont vient d'être victime M. Ecault, et porte constamment sa main dans sa poche, dans laquelle il dissimule ses valeurs. Pourtant, alors qu’il monte les escaliers du café, Orillard se sent fortement presser par une foule. Un instant après, il s’aperçoit qu’il lui manque son portefeuille, qui contient pas moins de 3100 francs. Il prévient tout de suite les autorités (par le plus grand des hasard, oserai-je dire, il se trouve que Pierre Orillard est le cousin germain du psychotique marchand de curiosités Denis Martial Babin, installé à Paris, qui avait tant frémi pour sa clientèle lors de l'affaire Auguste Babin en 1868 : la défiance était donc de rigueur dans la famille).
Prévenu, l’agent de police Louis Richard se trouve à la gare de Poitiers pour rechercher des voleurs signalés. Devant l’hôtel de Mme Guyot, il voit passer un individu qui fuie à toute allure. Croyant reconnaître celui qu’on avait signalé, il le prend en chasse, en compagnie de son collègue Tavernier. L’individu, se voyant poursuivi, profite d’une voiture qui passait au galop devant lui pour monter derrière.
Le policier monte dans un char-à-bancs, qui prend la même direction. Arrivé près des Trois Fontaines, il aperçoit le voleur, qui s’est débarrassé de son pardessus. Il descend du véhicule, et le bandit fait mine de s’élancer sur lui. Rebroussant chemin, le fugitif grimpe dans le coteau de la Cueille. Le policier s’approche du voleur, qui le menace soudain de lui "brûler la cervelle". Cependant, se voyant traqué de tous les côtés, il saute par-dessus le parapet et se jette dans le Clain, qu’il traverse à la nage.
Ce ne sera qu’à la Sabotterie que le fugitif est arrêté :
On crie au voleur et Jacques Josselin, cultivateur à la Vincendrie, attend cet appel. Il s’arme d’une trique et se met à la recherche du voleur. Il finit par le découvrir dans une volière dont l’entrée ne fait que 45 cm, blotti dans la paille. A sa vue, le voleur veut sortir mais Josselin lui flanque un grand coup de trique sur le nez et le force à rentrer dans la volière. Il n’y a plus qu’à attendre la Police. L’agent Richard arrive et procède à son arrestation. Le lendemain, dirigés par l’agent Richard, M. Orillard et son fils Louis-René, minotier à Vivonne, retrouveront trois mille francs en billets de banque dans un enclos, sous une pierre, sur le trajet du voleur.
Le bandit prétend se nommer Fortunato Bartolato et serait originaire d’une province d’Italie. Il produit même un acte de naissance, preuve à l’appui. Mais on ne se démonte pas. On envoie sa photographie dans tous les parquets de France, et bientôt, la vérité éclate.
AD en ligne, Sauveterre, NMD - 1838-1851, v. 67/76 |
L’homme s’appelle en réalité Jean Maubé, originaire de Sauveterre (31) : il avait déjà été inculpé trois fois pour des vols, de deux à quinze mois de réclusion. Recherché par la police, il s’était évadé en septembre dernier d’un train durant le trajet qui le conduisait de Bordeaux à Saint-Gaudens (31). On apprend, en outre, que l’homme vivait à Tours avec la femme Pontgibaud, dont le mari avait été tragiquement découvert au fond d’un puits. Pourtaud avait appris que Pontgibaud avait été retrouvé noyé, et que sa femme était à la tête d’une bande de brigands, opérant sur plusieurs départements. Le jour de la foire de Poitiers, cette femme se trouvait à Poitiers. Le marchand l’avait vu en train de fixer les poches d’un jeune collégien, mais s’étant aperçu qu’on la regardait, elle s’en était allée. Maubé est traduit devant le tribunal correctionnel de Poitiers le 25 février 1878. Il est condamné à 7 ans de prison, à 500 francs d’amende, à 5 ans de privation de ses droits et à 5 ans de surveillance.
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Au matin du 3 mars, une nouvelle occasionne une vive émotion dans la cité poitevine. Il s'agit de l'évasion de 7 prisonniers détenus à la prison de Poitiers, qui ont pris la clé des champs en pratiquant une ouverture assez large dans le mur du chauffoir, au moyen d'une pioche et d'un ciseau.
L'évasion a eu lieu entre minuit et quatre heures du matin et a été accomplie avec une certaine audace par les sieurs Laurier, Baudu, Bourdichon, Rocher, Maubé, Leccia et Dubois.
Maubé a probablement rencontré Leccia au tribunal. Antoine Leccia, d'origine corse, en effet, avait également comparu le 25 février précédent devant la cour correctionnel de Poitiers. En venant devant la cour avec le patelot qu'il avait volé au sieur Desaulgé, cordonnier à Chauvigny (86), la preuve du vol ne pouvait être plus clair pour les magistrats, qui le condamnèrent à 3 mois de prison.
Le sieur Louis-Henri Baudu, 21 ans, est originaire d'Antigny (86). Il est garçon brasseur de la veuve Pierrot, qui exploite une brasserie à Châtellerault (86), lorsque le 15 novembre 1877, il se présente à la banque Hérault, Labbé & Godard et Cie pour y négocier un billet à ordre de 300 francs signé par son père et endossé par lui.
N'étant pas assez connu pour inspirer confiance, il se recommande de la veuve Pierrot, son employeur. Le banquier, en relation d'affaire avec la dame, lui répond que Mme Pierrot n'a qu'à endosser le billet, et il l'escomptera. Baudu s'absente, pus revient quelques instants plus tard avec la signature de la veuve Pierrot. Il est aussitôt escompté.
Le 4 décembre suivant, il négocie un autre billet de 300 francs, signé par son père et portant l'endos de M. Collon, limonadier. Cette signature se révéle fausse, et Baudu avoue alors : les deux billets portaient de fausses signatures. Traduit devant la cour d'Assises de la Vienne le 18 février 1878 , il fut condamné à deux ans de prisons et à 100 francs d'amende.
Pierre-Henri Laurier, avec sa femme, avait comparu devant la Cour d'Assise de la Vienne le 22 février 1878. L'homme appartient à une famille honorable des environs de Chauvigny (86). Ses parents, qui possédaient une belle fortune, lui avaient fait donner une éducation assez complète, et il utilisa ses connaissances en s'occupant avec succès aux sciences agronomiques. Mais de graves écarts de jeunesse le conduisirent, en novembre 1854, à être condamné à 6 mois d'emprisonnement pour escroquerie.
En août 1860, il épouse Marie-Louise Clémentine Dorveau, issue elle aussi d'une famille bénéficiant d'une bonne réputation. Elle reçut en dot une maison produisant onze à douze cents francs de revenus par an. Une existence heureuse paraissait donc toute assurée pour les deux époux. Toutefois, Laurier employa plus de cent mille francs à la construction d'une maison et d'une route de quinze cents mètres, et quelques activités commerciales peu honnêtes l'engagèrent dans les procès à l'issue perdante pour lui. Mme Laurier, lorsqu'on lui faisait remarquer les dépenses extravagantes du couple, répondait : « Quand on a cent mille écus de fortune, on peut marcher tranquillement ! »
En 1868, la famille passa la saison des bains à Royan. Laurier joue gros jeu, perd plusieurs milliers de francs et emprunte cette somme à un banquier qui ne reverra jamais la couleur de cet argent.
De plus en plus dévoré par le ruine, devant subvenir aux besoins de quatre enfants, le couple contracte des emprunts à des banques. En juillet 1870, Laurier déclare faillite et il est condamné à une peine d'emprisonnement pour détournement d'objets saisis. La famille de l'accusé fit appel au crédit d'un parent aisé, mais Laurier refusa ce qu'on lui proposait : un travail honnête et qui demandait régularité et long terme pour retrouver une aisance financière.
Commencèrent alors véritablement les hauts faits du couple : de 1874 au mois de juillet 1877, plusieurs faux furent commis par eux, tantôt à Paris, tantôt à Chauvigny, tantôt à Poitiers, sans se livrer à aucun travail sérieux. Plusieurs personnes au cours de ces années furent dupés, notamment les époux Dorveau, parents de Mme Laurier, qui sous de fausses traites, se retrouvèrent à rembourser des créanciers, qui réclamaient le paiement de faux billets fabriqués par leur gendre et leur fille. C'est eux qui, confrontés à leur propre ruine perpétrée par leurs enfants, qui en appelèrent à la protection de la Justice. A l'issu du procès, Laurier est condamné à 7 ans de réclusion, et sa femme à 3 ans.
Alexandre Bourdichon est un jeune homme de 18 ans, natif de Brigueil-le-Chantre (37) et où il demeure. Devant les Assises de Poitiers, lors d'une audience du 21 février 1878, il avoue avoir soustrait frauduleusement 560 francs environ au préjudice d'une fille de sa localité. La cour le condamne à 2 ans d'emprisonnement, avec circonstances atténuantes.
Quant au sieur Augustin Rocher, il était prévenu d'un attentat à la pudeur devant le tribunal correctionnel.
Jean Dubois, originaire de Loches (37), avait su exploité pendant plusieurs mois, et avec une audace incroyable, la crédulité des dupes de Neuville-de-Poitou (86) ou des environs. Se faisant passer tantôt pour le fils ou le gendre, tantôt pour le domestique d'un riche propriétaire, il se faisait remettre des sommes d'argent qu'il dépensait aussitôt dans les cabarets. Pour inspirer confiance, il arborait sur sa tunique la médaille militaire, décoration qu'il avait lui-même confectionné. Devant le tribunal correctionnel de Poitiers, en date du 11 février, il fut condamné à 15 mois de prison et à 50 francs d'amende. Il était un récidiviste qui avait déjà été condamné trois fois dont deux pour des faits analogues.
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Le dortoir commun au sous-sol de la prison, où couchaient les détenus évadés semblait présenter en raison de l'apparente épaisseur de ses murailles, toute sorte de sécurité. Trois autres détenus, qui partageaient le même dortoir, auraient pu eux aussi recouvrer en même temps leur liberté, mais ceux-ci se trouvaient bien en prison et ils se tenaient tranquilles.
Sur les indications de Laurier, qui s'est érigé en entrepreneur, en architecte (il se donnait même du Monsieur de Laurier), les prisonniers ont percé le mur qui sépare leur dortoir du chauffoir. Puis ils sont passés par le jardin des gardiens, puis dans le chemin de ronde en perçant le mur de clôture, et, une fois là, sont sortis dans la rue de la Visitation, en face de l'hôtel Rivière, en enlevant la gâche de la serrure d'une porte qui se trouvait là.
Un journaliste, ce matin-là, est particulièrement caustique sur l'administration pénitentiaire : "Maintenant que les oiseaux sont partis, se décidera-t-on enfin à empêcher le retour de pareils aventures ? Et croit-on que s'il y avait un poste à la prison et qu'on y fit des rondes pendant la nuit, ce serait un luxe inutile ? Une prison dont on ne monte pas la garde, avouons que cela ne se voit guère, et surtout dans une ville qui possède une garnison de trois régiments !"
Si les journalistes sont aussi ironiques, c'est qu'ils ont sans doute en mémoire cette évasion remarquable, survenue cinq ans auparavant :
En effet, dans la nuit du 12 au 13 mars 1873, deux femmes s'étaient entendues pour se faire la malle ensemble : la femme Marcoux et la fille Rivière, de Latillé, cette dernière condamnée à 15 ans de réclusion pour infanticide. Ayant lié ensemble 4 draps de leur lit, les deux femmes avaient escaladé à l'aide de cette corde improvisée deux murs de ronde, après quoi elles avaient traversé une petite cour et ont franchi un troisième mur qui les séparait de la rue des Écossais. Cependant, les deux femmes n'avaient pas couru longtemps : la fille Rivière avait été trouvée sur la place du marché Notre-Dame, le lendemain, et la femme Marcoux le surlendemain, à Vivonne (86).
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Suite à l'évasion, 4 des évadés sont retrouvés dans l'après-midi. Laurier et Baudu à Vouneuil-sur-Vienne (86), et Bourdichon et Rocher à Lussac-les-Châteaux.
Ces deux derniers sont repris à l'aide d'un subterfuge astucieux. Le sieur André, brigadier de la gendarmerie de Lussac, aperçoit sur la route deux individus qui marchent très vite. Il s'avance vers eux et croit les reconnaître pour deux des évadés, signalés le matin et dont il avait le signalement.
Pour ne pas éveiller les soupçons, il choisit une approche amicale : "Vous avez l'air d'avoir bien chaud, leur dit-il. J'arrive moi-même de tournée et j'ai grande soif ! Entrez avec moi dans cette auberge et nous nous rafraîchirons."
Bourdichon et Rocher, car ce sont eux, acceptent, mais à peine entrés dans l'établissement, au lieu de rafraîchissements, le brigadier leur offre des menottes et les invite bientôt à le suivre. Ils n'opposent aucune résistance.
Laurier et Baudu arrive le 4 à cinq heures du soir par le train de Tours, attachés l'un à l'autre par une chaîne de sûreté. Laurier est habillé comme un sou neuf : on lui a acheté un patelot de toile à la Belle-Jardinière de Châtellerault.
Les trois autres évadés courent toujours. A la date du 5 mars, on donne leurs signalement :
- Jean Maubé, dit Fortunato Borthalo, 27 ans environ (il paraît plus jeune), 1 m 69, barbe naissante, cheveux et sourcils châtins, mentin relevé, visage ovale et anguleux, teint brun, nez pointu, bouche moyenne, front bas et yeux gris-roux, cicatrice au mollet droit, signe de vésicatoire sur le cou (partie droite), cicatrice au poignet gauche et au petit doigt de la même main. Il doit être vêtu des effets de la prison, mais on suppose aussi qu'il a pris une blouse bleue et une casquette noire.
- Antoine Leccia, 41 ans, teint brun, 1 m 61, barbe noire (et d'origine corse, ayant un accent très prononcé de cette langue), chapeau de feutre noir, blouse en coton bleu, pantalon en coton bleu, chaussé de souliers.
- Jean Dubois, 33 ans, cheveux et sourcils chatains, vêtu d'une blouse bleue, patelot gris, salopette bleue, chaussé de souliers, chapeau en feutre noir, taille 1 m 72, forte moustache.
A ce moment-là, Leccia aurait été aperçu se dirigeant vers Chauvigny ou Montmorillon. Mais faisons attention aux rumeurs : le 5 mars, trois individus sont signalés en train de rôder dans les alentours de la commune de Béruges (86). Les gendarmes de Poitiers, prévenus, trouvent les habitants aux champs, armés de fourches et de faux et durent calmer le jeu. L'histoire retient qu'il s'agissait d'une fausse alerte.
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Il faut attendre plusieurs jours pour que l'on signale l'arrestation de deux des autres évadés. Le 7 mars, jour de marché à Aigre (16), un individu, qui a soustrait un portefeuille contenant un billet de 100 francs, cherche à couper la poche d'une autre personne, lorsque celle-ci s'en aperçoit et donne l'alerte aux gendarmes de réserve.
Le voleur s'est aussitôt dissimulé dans la foule. Poursuivi, il menace de « brûler la cervelle » (avec une arme qu'il n'a pas) à toute personne cherchant à l'attraper. Il parvient ainsi à sortir du village, puis finalement se fait prendre 3 km plus loin, grâce notamment au chien d'un boucher qui le suit de très près et qui lui mordille les mollets.
Le fuyard se présente comme étant Paul Petit, natif de Champagne-Mouton (16). Pendant son transfert à la prison de Ruffec (16), un interrogatoire approfondi transperce sa fausse identité et l'homme se révèle être Jean Maubé, dont le signalement avait été diffusé à large spectre dans la région depuis l'évasion.
Dès son arrivée à la prison de Ruffec, Maubé tente de renouveler son affaire. Pendant la nuit, il a commencé, à l'aide de sa cuillère, à faire dans le mur un trou qui avait même pris des dimensions inquiétantes ! Mais il n'a pas le temps d'arriver à ses fins, alors que le gardien s'aperçoit de ses intentions.
Leccia, lui, est pris en flagrant délit à Bordeaux, où il est détenu quelques jours. Le 16 mars, il est réintégré dans son ancien domicile.
Le 22 mars, Maubé arrive à Poitiers vers 1 h 30, accompagné de deux gendarmes de la brigade de Ruffec. Deux autres gendarmes de Poitiers et deux sergents de ville l'accueillent à sa descente de train. La veille, il a été inculpé devant le tribunal de Ruffec des vols qui ont motivé son arrestation à Aigre, qui le condamne à 6 ans de prisons et à 5 ans de surveillance.
Arrivé en face de la prison, Maubé devient d'une gaieté folle : "Tiens", s'écrit-il en éclatant de rire, "voilà mon hôtel !" Il ne va pas sans dire que toutes les précautions sont prises pour qu'il ne puisse plus s'évader de cet hôtel !
Si le comique de la situation échappe quelque peu à ses gardiens, Maubé est quand même quelqu'un de très consciencieux. Voulant se mettre en règle avec la justice, il avait, peu de temps avant son évasion, interjeté appel du jugement qui l'avait condamné à 7 ans de réclusion. Toutefois, les événements ne sont pas en sa faveur : le 30 mars, la cour d'appel confirme purement et simplement la décision de la cour correctionnel de Poitiers.
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Le procès des évadés se tient devant la cour correctionnel de Poitiers le 8 avril suivant. Jean Dubois brille par son absence. La cour condamne ce dernier (par contumace) et Maubé à un an de réclusion, Laurier, Leccia, Baudu et Bourdichon à 6 mois, et Rocher à 3 mois de la même peine.
Pendant une suspension de l'audience, Maubé aperçoit M. Orillard, ce fameux minotier dont il avait soustrait 3100 francs, quelques mois plus tôt.
Avec ironie, il lui demande alors des nouvelles de son portefeuille.
Sources :
- Le Journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, 14, 15 et 16 mars 1873,
- Le Journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, 13, 20, 24, 25/26 et 27 février , 3, 4/5, 8, 17, 20, 23, 30 et 31 mars 1878, 10 avril 1878.