Charles Babinet, président de chambre honoraire à la cour de Cassation et membre de la SAO, dans son mémoire édité dans les Bulletins et Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, tome XXV, paru en 1901, nous entraîne dans les arcanes du présidial de Poitiers et des membres qui occupèrent les nombreuses charges propres à la judicature de la ville, créées en 1551.
1. — 1557. François AUBERT, seigneur d'Avanton (dont il rend aveu le 15 avril 1541), est alors lieutenant général et président et réunit les deux charges à la création de cette charge par l'édit de Compiègne de juin 1557.
Conseiller à la sénéchaussée de Poitiers en 1540, il passe en 1544 à la grand'chambre du Parlement. Après avoir prêté serment au Roi, il est nommé, quoique marié, à une charge de conseiller-clerc le 5 décembre 1544. Le Parlement lui fait des remontrances et obtient, 2 ans après, le 11 mai 1546, une promesse du roi que désormais il ne donnera des offices de conseiller-clerc qu'à ceux qui seront engagés in sacris. Lorsque la coutume du Poitou est réformée, en 1559, Aubert est chargé de la rédaction des articles que l'on croit devoir corriger.
En 1560, il résigna son office de lieutenant général au profit de De la Haye. Maire en 1564, continué en 1565, il fait couper, durant son premier mandat, le roc qui va de la porte Saint-Césare à la Cueille pour y faire le chemin qui y est à présent. Il est dit qu'il "estoit bon aumosnier et aimoit le public". Il est nommé échevin dès le 1er juillet 1558, en remplacement de Jean Pelisson. Il eut de Marie Leclerc trois filles qui vendirent Avanton. Ledain place sa mort le 24 octobre 1568.
Il portait : "de gueules au haubert ou cotte de maille d'or".
Il portait : "de gueules au haubert ou cotte de maille d'or".
Querelles entre Pierre Rat et De la Haye pour la nomination à ce poste de 1570 à 1577.
Rat avait épousé, en 1564, Catherine Escot, et Thibaudeau donne, d'après un manuscrit perdu de De Razes, la liste de ses onze enfants.
La suppression de l'office de président, décidée en accord avec lui et la compagnie, est prononcée en juillet 1586 et il échange son poste contre celui de lieutenant général. Mais avant de recevoir Rat, le parlement ordonne une nouvelle information à Poitiers sur sa vie et ses mœurs, par arrêt du 31 août 1586, lui qui est en butte avec les ligueurs. L'édit de suppression n'est registrée que le 28 novembre, alors que Rat a été reçu à la charge de lieutenant général le 6 précédent. Le triomphe de la Ligue l'oblige à quitter Poitiers en mai 1589 et ses propriétés près de Fontenay ne sont pas ménagées par les troupes du roi. Le parlement, siégeant alors à Tours pour le roi, lui demande de rendre la justice à Niort, en 1589 et en 1590, où il meurt le 28 février 1593.
Il portait : "d'argent à une licorne d'or, à repos sur une terrasse de sinople plantée de palmiers de même, au chef de gueules".
Suppression et vacance de la charge de novembre 1586 à juillet 1591.
Il portait : "d'argent à une licorne d'or, à repos sur une terrasse de sinople plantée de palmiers de même, au chef de gueules".
II est nommé maire en 1605 (devise : Sapiens se quœrit in astris) et échevin en août 1605 au lieu de Florentin Dureau. Il meurt le 9 juin 1617, à 54 ans. Tel que le rapporte Thibaudeau, son épitaphe, dans une des chapelles de l'église de Saint-Paul qu'il a fait bâtir, dit que, pendant 23 ans de présidence, "il s'était appliqué à être bon plutôt qu'à le paraître". Sa veuve Gabrielle De la Lande lui survit, ainsi que son fils recteur de l'académie, et deux filles.
Babinet ajoute qu'"il est difficile de comprendre comment,en 1614, il put être compris parmi les partisans des princes et obligé de quitter Poitiers".
Il portait : "d'argent à un chevron d'azur, accompagné de 3 étoiles de gueules, à la bordure dentelée de même".
4. — 1618. Charles BOYNET, seigneur du Plessis-Fraissinet et du Palais, est conseiller au présidial puis, depuis 1594, conseiller au grand conseil en remplacement de son père, Étienne Boynet. Installé le 20 novembre 1618 comme président du présidial, il est nommé maire en 1620 (devise : oculis vigilantibus exit), et échevin le 4 avril 1623 par la mort de Gaucher de Sainte-Marthe. Époux de Virgile Rat, il mourut le 22 septembre 1632 à Saint-Didier entre 7 et 8 heures du soir et est inhumé à Notre-Dame-la-Grande. Son enterrement donne lieu à un conflit de préséance, comme le rapporte Thibaudeau, entre les membres du présidial et les membres du Grand Conseil, dont Boynet a fait partie, et que Louis XIII a fait venir à Poitiers entre novembre 1627 et novembre 1628 afin de l'avoir près de lui durant le siège de la Rochelle.
Il portait : "d'argent au lion de gueules et au chef d'azur".
Il meurt le 22 mai 1655 d'une esquinancie, et est inhumé le lendemain dans l'église Sainte-Opportune, où sont sa mère et sa femme, Louise Rougié. A sa mort, il est le plus ancien des échevins. Pierre Liège, dans le commentaire de la coutume du Poitou, dit que c'était un "homme consommé en savoir et en expérience", avec 40 ans de service dans la magistrature.
Il portait : "D'azur, à un chevron d'argent, surmonté d'une étoile de même, et accompagné en chef de deux roses d'or, et en pointe d'une coquille de même".
Il est pourvu de l'office de président le 19 juillet 1657, avec la moitié du second président, qui y est réuni. Il prêtre serment le 23 juillet et la même année résigne sa charge de conseiller au profit de Charles Constant, seigneur de la Gauterie.
Il est l'époux de Catherine Jallais.
Sa famille portait : "d'azur à 3 barbeaux d'argent en fasce, celui du milieu regardant à senextre, et les deux autres à dextre".
Il meurt le 5 septembre 1678 vers 10 heures du matin et est inhumé le lendemain dans l'église des Jacobins après les sermons faits dans l'église Saint-Paul de Poitiers. A sa mort, l'office tombe aux parties casuelles.
Il est inhumé le 12 mars 1697 à Saint-Didier de Poitiers. Sa veuve, Marie Maquenon, est inscrite dans l'armorial général de France, généralité de Poitiers, portant : "d'azur, à trois pals d'or, et un chef d'argent, chargée de trois branches de sinople".
Il a été l'époux de Marie-Geneviève-Renée de Chouppes. Il est inscrit dans l'armorial général d'Hozier, portant de même que ses père et frère.
Il est inscrit dans l'armorial général de France, généralité de Poitiers, portant : "d'argent, à un fan, passant de gueules, et deux croissans confrontez et entrelassez d'azur, posez en chef".
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