samedi 5 octobre 2013

Marie Pascault, enfin la filiation ?

Il y a quelques temps, je vous parlai d'un couple d'ancêtres, Jean Tribot, sieur de Laspière, et Marie-Anne Gayet. J'ai passé beaucoup de temps, l'année passée, à construire la filiation du sieur Tribot. Un élément, découvert très récemment, pourrait bien me mettre sur la piste de la dame Gayet.

Pour vous situer, la situation, voilà la filiation qui m'emmène à ce couple :


Jean Tribot et Marie-Anne Gayet furent mariés le 8 novembre 1734 à Payroux (Vienne). Je vous replace le mariage ci-dessous pour le remettre en mémoire :

AD en ligne, Payroux,
BMS - 1717-1738, v.70/98
Maître Jean Tribot de la paroisse de Savigny et demoiselle Marie Anne Gayette fille de Antoine Gayette et de Marie Pascaut ont reçu la bénédiction nuptiale par moy soussigné avec la dispense de deux bans cy attachée et le certificat de mr le curé de Savigné. Les dites cérémonies de nostre sainte église catholique apostolique et romaine gardées et observées, le vingt-quatre novembre mil sept cent trente quatre, en présence de Maître Jean Tribot, père de l'épousé et de maître Antoine Gayette, père de l'épousée, et de damoiselle Adrienne Bomier et de Monsieur Jean Bertran, témoins qui se sont soussignés avec nous, excepté maître Antoine Gayette, père de l'épousée, qui a déclaré ne savoir signer.

Concernant la famille de la mariée, extrêmement peu d'actes la concernent, en voici donc le résumé.

Antoine Gayet est mort le 30 octobre 1767, dans la maison de son petit-fils, le sieur Antoine Tribot, armurier, et fut inhumé le lendemain au cimetière de Saint-Antoine de la paroisse Saint-Didier de Poitiers, à l'âge de 90 ans. Il serait donc né, grossièrement, vers 1677. Il était veuf depuis plusieurs années : en effet, Marie Pascault avait été inhumée le 28 mars 1735, à Payroux, à l'âge de 50 ans.

Je leur ai trouvé deux enfants :
  • mon ancêtre, Marie-Anne, fut baptisée le 5 du mois de mars 1715 à Saint-Martin-l'Ars, en présence de messire Pierre de Laville, curé de Saint-Cyr de la Lalande, et Marie-Anne Tizon, faisant pour Marie-Anne de Vivonne, ses parrain et marraine ;
  • Magdeleine, née et baptisée le 25 mai 1719 à Payroux, en présence d'Alexis Bérault, parrain, et de Marie-Anne Suire, marraine ;
Pour conclure, toujours à rebrousse-temps, Antoine Gayet et Marie Pascault se sont mariés le 20 juin 1714, à Payroux. On se trouva en présence de dame Anne de Lambertye, damoiselle Marie-Anne de Vivonne et damoiselle Marie-Anne Tison, Marie Orlut, et autres... On remarque de plus les signatures de Destouche de Péroux et de Jean Ferrée de Péroux...

AD en ligne, Payroux, BMS - 1708-1717, v.44/55

La première fois que je suis tombé sur ce mariage, j'ai fait "Ouah !"... Regarde-moi ce beau monde !

Plusieurs recherches m'ont été nécessaire pour mettre en scène ces personnages tout droits sortis de chez Angélique. Ceux qui m'ont interpellé sont surtout ceux entrant dans les familles de Vivonne et de Lambertye.

Les de Vivonne était d'une très noble et ancienne maison d'origine chevaleresque, qui a pris ou donné son nom à la petite ville de Vivonne, à 4 lieues de Poitiers. Quelques recherches suggèrent qu'elle se détache, vers l'an 1000, de la puissante famille des de Lusignan. Le premier de Vivonne signalé par le Beauchet-Filleau dans la filiation suivi, Hugues, souscrit dans des chartes de 1076. La branche d'Iteuil, détachée du tronc principal au XVe siècle, nous emmène jusqu'au début du XVIIIe siècle, avec les seigneurs de la Brosse. Elle portait ""d'hermines au chef de gueule".

Grâce aux filiations données dans les différents ouvrages, on peut inscrire les témoins de mon mariage mystère dans le schéma suivant (en orange, les témoins) :


Le Beauchet-Filleau nous donne, page 513 du tome 5, 2e édition, quelques éléments concernant Anne de Lambertye, l'aînée de ces trois témoins. Fille de Jean de Lambertye, chevalier, marquis du Bouchet, seigneur de Lartimache, Puidemeau (La Chapelle Montbrandeix, Haute-Vienne), de la Fougeraye (Poiroux, Vienne), de Saint-Martin-l'Ars et de Bon de Corigné (Saint-Martin-l'Ars), et de Marie du Raynier, elle naquit le 22 novembre 1672 et fut baptisée le même jour que sa soeur Marie, le 10 janvier 1673. S.A.R. Mme de Guise lui avait donné 10.000 livres dont son père disposa par son testament en 1687. Elle épousa, par contrat du 1er mai 1700, François de Vivonne, chevalier, seigneur de la Chataigneraye, fils de Jean, remariée à Marie du Raynier, mère d'Anne, devant Riffault, notaire à Sablé. La cérémonie religieuse eut lieu à Auvers-le-Hamon (Sarthe), célébrée par le curé de Saint-Martin-l'Ars.

Concernant Jean Ferré, le Beauchet-Filleau (2ème édition, tome 3, p.397) précise que ce fils de Jean et de Marie de la Faye (voir à ce propos l'article de LA FAYE de la Groie), seigneur de la Courade, de Payroux, de Chaleur et de Saint-Romain, naquit le 6 juin 1667 à Payroux. Entré au service en 1682 comme cadet gentilhomme dans la compagnie du seigneur de Montault, il s'y distingua et reçut de la main du Roi, en 1688, une épée dont la garde damasquinée en or aux armes de France, portait l'inscription "donnée par le Roi à Péroux". Il fut dès lors titra marquis de Payroux. Protégé par Mme de Maintenon, il obtint une lieutenance en 1689 dans le régiment de dragons de Grammont, et devint capitaine le 21 août 1694 dans les dragons de Frontenay. Fait prisonnier à la bataille de Hochstadt, en 1696, il obtint un sauf-conduit pour venir régler ses affaires personnelles et négocier son échange, ce qui eut lieu peu après. Il épousa, le 29 juillet 1700, à Saint-Sulpice de Paris, Marguerite-Charlotte de Rorthays, fille de Charles, seigneur des Touches, et de Jeanne de l'Espingal de Bretoncourt. C'était une des protégées de Mme de Maintenon, qui fit faire le mariage par M. de Thiberge, son aumônier, et donna à la mariée des bijoux et 6000 livres de cadeaux. Il obtint, le 20 décembre 1713, une pension de 400 livres, puis, le 19 juin 1717, sur les instances de sa femme, une subvention de 5000 livres de Mme de Maintenon, pour remonter ses équipages. Fait Chevalier de Saint-Louis le 21 avril 1719, il devint major des dragons de la Reine le 7 septembre 1723, puis lieutenant colonel au même régiment le 2 janvier 1726, et servit en cette qualité jusqu'au 7 mars 1735. A cette époque, vieux, infirme, ayant 54 ans de service, et fait toutes les campagnes de 1682, il se retira, avec un supplément de pension de 600 livres. Il avait rendu aveu au roi à cause de son château à Civay, de ses terres de Payroux, Chaleur et Saint-Romain, le 21 juillet 1717, et fut maintenu noble par Clairembault le 24 septembre 1700 et par Quentin de Richebourg, intendant du Poitou, le 18 décembre 1715. Jean Ferré mourut le 1er juillet 1744 à Chaleur, et fut inhumé dans l'église de Saint-Romain, le 3 dudit mois.

Marie-Anne Suire, née vers 1677, marraine de Magdeleine Gayet, avait épousé, le 25 mai 1708, à Saint-Savin de Poitiers, Antoine Dubreuil, écuyer, sieur des Ouches, et fut inhumée le 14 décembre 1747 dans l'église de Payroux, à l'âge de 70 ans.

Pierre de Laville, né vers 1658, parrain de mon ancêtre Marie-Anne Gayet, avait été, jusqu'en août 1702, curé de la paroisse de Saint-Martin-l'Ars, fut celui de Saint-Cyr-la-Lande (Deux-Sèvres), où il fut inhumé à l'âge de 61 ans, le 22 août 1719.

C'était tous les éléments que j'avais jusqu'à récemment.



C'est en fouillant il y a peu dans les fonds du notaire Doridan, de Charroux, que je trouvais un acte intitulé contract d'acquisition fait par pierre de Challeroux, et Michel Mauricheau, de marie pascault, du 27 février 1705.


Archives départementales de la Vienne, fond Doridan, 4 E 6 88

La transcription n'est pas mon fort, mais voici ce que le début de cet acte nous dit :
Pardevant les notaires jurés de la ville et baronnie de Charroux soubsignés, en sa personne establye en droits et dhuement soubmise [...] Dame marie pascault, fille maieure et [...] de ses droits, heritire danne Chaulmond sa mere et ayant renonssé a la sucession de feu jacques pascault vivant marchand son pere, demeurant de present en qualité de femme de chambre de la dame de la Chastaigneraye au chasteau de St martin lars paroisse dud lieu, estan de present en cette ville. [...]
Aussi pensez-vous, comme moi, que j'ai mis la main sur la filiation de mon ancêtre ? Qui d'autres qu'une femme de chambre de la "dame de la Châtaigneraie" autrement dit Anne de Lambertye, aurait à son mariage toutes ces personnes de qualité noble ?

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