jeudi 30 juin 2016

un Zeste de Zèle pour le Pissard que je suis

Jean-François Pissard a vécu plusieurs vies. C'est en exerçant la profession d'employé de banque (comme papa son cousin), qu'il publie son premier ouvrage, Comment arnaquer son banquier, en 1987 (éditions Alain Moreau), sous le pseudonyme de Dominique Léonie — sous le pseudonyme inspiré des prénoms de ses grands parents paternel : Léon et Léonie, couple que j'ai présenté il y a peu. Journaliste, éditeur (il fonde le Pictavien Éditeur), romancier, il publie sous ce pseudonyme jusqu'à la fin des années 1990, notamment, en 1994, Les scores records du corps, aux éditions Hors Collection, Paris.


Au XXIe siècle, il prend la plume sous son nom de naissance, et édite un recueil de personnalités de la Vienne, Le livre des héros et personnalités de la Vienne (2007), qui m'a beaucoup inspiré (mon exemplaire est tout écorné à force de le manipuler). C'est dans ce livre que j'ai découvert mes premiers "cousins généalogiques" (Robert Charroux, Robuchon, Yvonne Brothier, les Justes Berthe et Théophile Brault, etc.).
Après avoir été invité à un certain mariage à Savigné en août 2008, (^.^), il réédite en 2009 une nouvelle version de son premier ouvrage, Comment ne plus se faire arnaquer par son banquier (titre plus politiquement correct..., éditions Maxima), puis passe à l'édition numérique avec les mémoires de son oncle Maurice Mansaud, en 2015, puis les romans Woody, l'éducation conjugale, en 2015, et Dieu en 1970, en 2016, ainsi que le roman Araldus, de David Pascaud (éditions Jerkbook).

Extrait du Journal de Civray,
en 2009, à la sortie de Comment
ne plus se faire arnaquer par son banquier

Autant le lien de parenté est évident d'un côté :

Charles Pissard,
né le 10 février 1859 à Saint-Gaudent et
mort le 11 décembre 1923 à Saint-Macoux,
marié le 9 septembre 1883 à Saint-
Gaudent, à Marie-Léontine Bardeau






Louis Pissard,
né le 31 mars 1885 à Saint-Macoux et mort le 23 février 1932 à Saint-Saviol, marié le 4 octobre 1919 à Saint-Macoux, à Marcelline-Georgine Lebeau
Léon Pissard,
née le 21 octobre 1896 à Saint-Gaudent et décédé le 24 octobre 1965 à Poitiers, marié à Léonie Rousseau




mon grand-père le papa de Jean-François




mon père Jean-François




et moi

Autant celui-là n'était pas simple à trouver, quoique :

Louis Rousseau, maçon,
baptisé le 20 juillet 1701 à Savigné
et inhumé le 8 mai 1774 audit lieu,
marié à Suzanne Rougier








Pierre Rousseau,
baptisé le 22 janvier 1726 à Savigné et mort le 15 floréal de l'an V, marié à Marie Boutin
Jean Rousseau,
maçon, baptisé le 13 janvier 1740 à Savigné et décédé le 13 germinal de l'an VIII, marié à Louise Lucquiaud
Antoine Rousseau,
cultivateur, baptisé le 23 février 1734 à Savigné et décédé le 23 novembre 1815 à Champniers, marié à Françoise Minereau




Jean Rousseau,
baptisé le 20 juin 1762 à Savigné et mort le 24 avril 1835 à Voulême, marié à Marie Thomas, puis à Marie-Agathe Thabault
Jean Rousseau,
baptisé le 4 février 1759 à Savigné et décédé le 7 janvier 1794 audit lieu, marié à Magdeleine Juchaud
Pierre Rousseau,
cultivateur, baptisé le 27 avril 1768 à Savigné et mort le 3 mai 1846 à Saint-Gaudent, marié à Marie Auvin




Antoine Rousseau,
cultivateur, baptisé le 12 septembre 1789 à Savigné et mort le 16 mars 1866 audit lieu
Louise Rousseau,
baptisée le 28 juillet 1787 à Savigné et décédée le 8 février 1855 au même lieu
Louis Rousseau,
cultivateur, né le 8 octobre 1794 à Saint-Pierre-d'Exideuil, marié à Magdeleine Capitaine








François Rousseau,
cultivateur, né le 8 novembre
1820 à Savigné et décédé le 10
février 1908 audit lieu,
époux de Catherine Berjonneau
puis de Magdeleine
Berjonneau (sa belle-sœur)
Hilaire Rousseau,
cultivateur, né le 26 juin 1824 à Saint-Gaudent et mort le 27 avril 1878 audit lieu, marié à Marie Périllaud




Pierre Rousseau,
né le 14 septembre 1847 à
Champniers et décédé le 4 avril
1900 audit lieu, marié à Marie-
Magdeleine Deblais
Jean Rousseau,
né le 29 août 1865 à Saint-Gaudent, marié à Juliette Pelladeau




Jules-Pierre
Rousseau,
né le 22 avril 1880
à Savigné et décédé le
29 octobre 1964
audit lieu, marié à
Léontine Denis
Léonie Rousseau,
né le 4 janvier 1900 à Saint-Gaudent et décédée le 13 septembre 1960 à Poitiers, mariée à Léon Pissard




Marcel Rousseau,
cultivateur, né le 16 juillet 1907 à
Champniers et décédé le 16 juillet 1979
à Savigné, marié à Raymone Deverge
papa
de
Jean-François




ma grand-mèreJean-François




ma mère




et moi

Retrouvez toutes les infos essentielles sur Jerkbook et une interview donné l'an dernier à 7 à Poitiers.

mercredi 29 juin 2016

Yoyo migratoire de Charles Pissard (1859-1923)

Mon bisaïeul Charles Pissard, fils de Jacques et de Marie Provost, naît le 10 février 1859 à la Forêt de Saint-Gaudent, où son père est colon. Il y vit encore lorsqu'il se marie en cette commune, le 9 septembre 1883, à Marie-Léontine Bardeau. Native des Poiriers, à Saint-Saviol, elle vit alors avec son père, Pierre-Jacques Bardeau, garde-champêtre au Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux.


Leurs premiers enfants, Louis (mon aïeul), Paul, Marie et Léonie, naquirent au Breuil-d'Haleine, à Saint-Macoux, entre 1885 et 1893, là où vit leur grand-père maternel.



Léon naît en 1896 ensuite à Saint-Gaudent, à la Bourliauderie. Son grand-père est mort en 1891, mais sa grand-mère, Marie Provost, y vit encore.



Charles va ensuite migrer en Charente, à la Grande Métairie de Valence, pour une raison qui m'échappe. Vont y naître trois derniers enfants : Valentine, Léontine et Henri Émile, de 1900 à 1905. La famille apparaît dans les recensement de cette commune en 1901 et en 1906.



Après, je me perds. L'absence de mon aïeul, Louis, dans les registres matricule de la classe 1905, tant dans la Vienne qu'en Charente (peut-être à Châteauroux ?), ne m'aide pas non plus.

Toutefois, la seule piste qui s'offre à moi est une bonne piste : Paul, son frère cadet, est inscrit au recrutement de la classe 1907 dans la Vienne. Il réside alors à Surin. Le décès du benjamin, Henri Émile, m'apporte une indication importante : il meurt le 22 octobre 1906 au Cibioux, en cette commune de Surin.


On retrouve la famille au recensement de 1911 au Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux. Pourquoi la famille ne s'est-elle pas fixée en Charente ? Charles y était-il propriétaire ou colon/métayer ?

Charles est revenu s'établir à Saint-Macoux, où il se fixe jusqu'à son décès le 11 décembre 1923.
Je ne peux que m'interroger sur les motifs de telles évolutions : pourquoi de tels allers et retours ? Impératifs personnels ou professionnels ?

Parcours de Charles Pissard :

  1. La Forêt de Saint-Gaudent de 1859 à 1883.
  2. Le Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux de 1885 à 1893.
  3. La Bourliauderie de Saint-Gaudent en 1896.
  4. La Grande Métairie de Valence (Charente) de 1900 à 1906.
  5. Le Cibioux de Surin en 1906 et 1907.
  6. Le Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux de 1911 à 1923.

Récemment, j'ai consulté les matrices des propriétés foncières (1830-1914) de la commune de Saint-Macoux, pour savoir quelles furent les propriétés que Charles Pissard a acquis au cours de sa vie, du moins, dans cette commune, qui étaient :
  • un labour, de 35 ares, au lieu-dit des Renaudries (B 952), déclaré en 1889.
  • des taillis, de 14,7 ares, au lieu-dit du Bois-Millaud (B 994), et une châtaigneraie, de 7,10 ares, au lieu-dit des Touches (B 870), des terrains séparés par le petit talweg des "Guillets", déclarés en 1890.
  • un autre parcelle en labour, au dit lieu des Renauderies, de 46,20 ares (B 956), déclarée en 1900.
S'il s'installe à Saint-Macoux vers 1907, il a acheté des terrains au Breuil-d'Haleine, avant 1902, date de sa déclaration aux impôts fonciers, qui sont :
  • une parcelle en sol de maison et cour, de 2 ares (B 758),
  • des jardins de 1,70 are, 84 centiares et 2 ares (respectivement B 764p, 763p et 753p),
  • un bâtiment et cour, de 50 centiares (B 754).
Cette année-là, il achète également une terre de châtaigneraie, de 3,40 ares, au lieu-dit des Touches (B 896).

mardi 28 juin 2016

X-men

On parle beaucoup de génétique appliquée à la généalogie. Je voulais profiter d'une petite pirouette dans ce ChallengeAZ, avec la lettre X, qui, somme toute, n'a pas beaucoup d'intérêt ici (ce serait même le chromosome Y qui serait concerné).
En tapant sur Google Génétique appliquée à la généalogie, on tombe bien vite sur le concept de généalogie génétique. J'ai un avis partagé sur la question. L'intérêt, de prime abord, est avant tout de déterminer l'origine géographique et ethnique d'une population.
D'un point de vue personnel, je dirais qu'on pourrait peut-être répondre à certaines questions, comme, éventuellement, déterminer si tous les porteurs du patronyme Pissard sont issus d'une souche commune (si je compte bien, dans le Poitou, on a 2 lignées de Civray, 2 lignées de Saint-Saviol et une lignée à Sommières-du-Clain qui persistent actuellement, plus les Pissard de Charente-Maritime, descendants quasiment tous d'un couple de la fin du XVIIe siècle à Prissé-la-Charrière, dans les Deux-Sèvres). Comme l'ont fait les Québécois avec les Robichaud.
Je remercie Brigitte sur son retour d'expérience, c'est un peu son article qui m'a fait découvrir cet univers. J'ai également lu avec attention l'article de Venarbol sur le sujet. J'ai probablement loupé le coche sur de nombreuses autres notes.
Toutefois, je ne suis pas vraiment intéressé par ce concept. Je suis comme Jimbo, convainquez-moi aussi, s'il vous plaît. L'intérêt que je porte sur mon histoire familial s'inscrit dans des livres, dans des registres ou dans des papiers divers. Si j'ai un gène en commun avec Louis XX, ça me fait une belle jambe. Du reste, c'est bien possible (voir mon implexe royal).

Lorsque je tape sur Google Généalogie appliquée à la génétique, je retrouve les mêmes résultats. Ça, par contre...
Je trouve vraiment dommage de ne pas évoquer, lorsque l'on parle de gène, toutes ces maladies génétiques, parfois rares et orphelines. Imaginez le travail d'un généalogiste, qui, acte après acte, retrouve des parents éloignés portant une anomalie génétique commune. Retrouvez l'Ancêtre Zéro, celui qui fut le premier de la lignée à porter une anomalie, issue d'une méiose ou d'une mitose. Une maladie génétique peut aller d'une affection bénigne à des complications gravissimes (pensez à la maladie de Huntington ou à la mucoviscidose).
Dans mon cas personnel, rien de bien grave, même si je suis concerné. Je suis porteur de ce qu'on appelle une translocation réciproque équilibré. C'est une anomalie génétique (soit dit en passant, je ne suis pas fan de Wikipedia sur cet article qui donne également le nom d'aberration génétique ! — mutant, encore, X-men aussi, ça passerait, mais aberration, c'est un peu fort de café colombien fraîchement moulu à la main !), qui, pour moi, n'entraîne aucune conséquence. Il s'agit de l'échange de gènes entre deux chromosomes, l'échange étant réciproque, l'intégrité génétique est respectée (dans mon cas personnel, ce sont un des chromosomes de la paire 7 et un de la paire 11 qui se sont échangés deux petits bouts). Un peu comme si vous aviez toutes les pièces d'un puzzle, mais que deux d'entre elles avait été interverties.

Pour être précis, en nomenclature génétique, je porte la formule génétique 46,XY,t(7;11)(p14;p15), avec 46 pour 46 chromosomes (hors chromosomes sexuels), XY les chromosomes sexuels justement, t pour translocation, 7 et 11 pour les chromosomes concernés et p14 et p15 l'emplacement de la cassure sur chaque chromosome. Une personne "standard" (je n'aime pas ce terme, je considère que chacun est unique, mais les scientifiques vous rangent bien vite dans des cases) aurait par exemple comme formule 46,XY ou 46,XX suivant le sexe.
Le principal problème vient de la transmission des chromosomes à la génération suivantes. Comme vous le savez sans doute, nous transmettons à nos enfants la moitié de nos chromosomes. L'origine de mon anomalie est maternel, ma mère le tenait elle-même de sa mère. On ignore si l'anomalie était existante à la génération précédente. Mon arrière-grand-mère était décédée lors de la découverte de la translocation.
J'ai donc des chromosomes 7 et 11 venant de mon père, qui sont "normaux" (notés 7n et 11n) et les 7 et 11 maternels, qui sont transloqués (notés 7tr et 11tr). Mon épouse ne porte pas d'anomalie et transmet 7n et 11n. À la conception, mes enfants auraient donc la possibilité de porter :

moi
7n et 11n ou
7tr et 11tr
mon épouse
7n et 11n ou
7n et 11n














cas n°1 :
je fournis les 7n et 11n, complétés par les 7n et 11n maternels. L'enfant ne présente pas la translocation, celle-ci disparaît à sa génération. Une grande partie de ma famille proche s'inscrit dans ce cas de figure.
cas n°2 :
je fournis les 7tr et 11tr, complétés des 7n et 11n maternels. L'enfant présentera la translocation équilibrée. Je m'inscrit dans ce cas de figure, tout comme ma mère, ma grand-mère, deux autres membres de ma famille, mes deuxième et troisième filles
cas n°3 :
je fournis les 7tr et 11n, complétés des 7n et 11n maternels
cas n°4 :
je fournis les 7n et 11tr, complétés des 7n et 11n maternels

Les deux derniers cas de figure sont rares — l'explication la plus simple apportée par notre généticienne est que les gamètes dites "déséquilibrées" ne sont pas aussi performantes que les autres, et ont donc beaucoup moins de chance d'achever leur mission.
Le simple fait d'avoir un peu de matériel génétique en double (trisomie partielle) et un peu en moins (monosomie partielle) est grave et, dans notre cas — compte-tenu des chromosomes atteints — mortel. C'est ce qui est arrivé à ma fille aînée, née sans vie car porteuse d'une trisomie partielle du 7 et une monosomie partielle du 11 (4e cas de figure).

Caryotype de ma fille aînée - on distingue
aisément le doublon sur le chromosome 11
(une part d'un chromosome 7). La technique
du "Fish", lorsque l'anomalie est connue
par des précédents, permet de la repérer
facilement (gènes du chromosome 7 colorés en
vert et ceux du chromosome 11 colorés en rose)

La recherche généalogique, dans ce cas, peut être très intéressante. D'ailleurs, la première chose que te fait une généticienne, lors de la découverte d'un cas comme celui-là, est de tracer un arbre généalogique descendant. On remonte le plus haut possible, puis on redescend.
Ma grand-mère était fille unique, et de ses 6 enfants, seuls 2 d'entre eux semblent concernés. Mais peut-être que l'un de ses parents portait la translocation, qui la tenait peut-être lui-même de l'un de ses concepteurs. Aussi, il y aurait matière à vérifier, tant des côtés paternel (ma grand-mère avait un oncle), que maternel (elle avait deux oncles), si les descendants actuels n'auraient pas, inscrit dans leurs gènes, une petite coquille de la nature.

lundi 27 juin 2016

Wagon mortel à Poitiers (1899), la suite

Bouh que je n'aime pas le W.
Dans la Vienne, ici, on ne le retrouve que dans Pwatoo et Pwatiers... alors...
Tiens, j'en profite pour ressortir le petit article de mon W de l'édition du challenge AZ 2013, qui rapportait l'accident qui coûta la vie à Auguste Pissard, chauffeur de train, le 24 septembre 1899, en gare de Poitiers.
On apprend, par la suite, que sa mort fait l'objet d'un contentieux entre sa veuve, Zélia Marie Bouquet, et la Compagnie du Chemin de fer d'Orléans. La Compagnie, en effet, doit une indemnité à sa veuve et à ses enfants, suivant les termes de la loi du 9 avril 1898. Et tout en reconnaissant devoir cette indemnité, elle conteste le calcul du montant de la rémunération effective allouée au sieur Pissard pendant les douze mois écoulés avant l'accident (laquelle doit servir de base à la fixation des rentes à sa charge).
La Compagnie prétend également faire venir en déduction de ces rentes les sommes versées par elle à la Caisse des retraites au nom et pour le compte de Pissard.
Le tribunal civil de Poitiers rend son jugement le 25 mars 1901.
Attendu que Pissard a touché, pendant la dernière année :
  • des appointements fixes de 1650 francs,
  • 1/24e de salaire jusqu'au commencement de chaque année, soit 68 francs et 75 centimes,
  • et pour primes diverses, 220 francs et 22 centimes (qui ont bien le caractère d'une rémunération pour services rendus à la Compagnie),
  • soit un total de 1938 francs et 97 centimes.
À ce stade, la Compagnie ne conteste pas ces montants.
En deuxième lieu, en ce qui concerne la caisse des retraites, les versements faits par la Compagnie pour le compte du défunt ont été prélevés non pas sur les salaires de ce dernier mais sur les bénéfices réalisées par la société.
Ils avaient pour objet d'assurer à Pissard et aux siens une retraite ou une indemnité dans le cas où il cesserait son activité, pour une raison ou pour une autre (et sa mort est l'une de ces raisons).
La loi de 1898 a pour objet de mettre à la charge du patron des indemnités ou rentes au profit de leurs ouvriers victimes d'accidents du travail ou de leur famille : la Compagnie a donc anticipé cette loi en assurant par avance la pension que la loi accorde. Le cumul des rentes demandées par la veuve Pissard avec la pension de la caisse de retraites équivaut, selon le tribunal, à une double indemnité, ce qu'il juge inadmissible. Par conséquent, il donne raison à la Compagnie, et retient 1938 francs et 97 centimes comme salaire de base.
La Compagnie doit en conséquence payer :
  • 387 francs et 79 centimes de rente annuelle et viagère à la dame Pissard,
  • aux 4 enfants Jeanne, Germaine, Rachel et Marius, la rente annuelle de 775 francs et 20 centimes, et ce jusqu'au 23 janvier 1902,
  • aux 3 enfants Germaine, Rachel et Marius, jusqu'au 19 octobre 1904, une rente annuelle de 678 francs et 30 centimes,
  • aux 2 enfants Rachel et Marius, jusqu'au 16 avril 1906, une rente annuelle de 484 francs et 74 centimes,
  • et au seul enfant Marius la somme de 290 francs et 70 centimes jusqu'au 22 juillet 1907.
Appel ayant été interjeté, la cour d'Appel de Poitiers a confirmé, par un arrêt du 8 juillet 1901, le jugement précédent.

Sources : Recueil spécial des accidents du travail, sous la direction de M. Villetard de Prunières, Paris, 1902.

vendredi 24 juin 2016

de l'Utilité d'Un Ustensile Usité et Utilisé par Louis Pissard

Dis, quand j'ai retranscrit l'inventaire après décès de mon aïeul Louis Pissard, épicier à Saint-Saviol, j'ai pensé à un truc. Il est recensé une glace cadre bambou, d'une valeur estimée de 5 francs. Et si c'était ce machin que j'ai depuis des temps immémoriaux ?


Je me vois d'un autre œil dedans depuis la transcription de l'inventaire...

jeudi 23 juin 2016

Transaction immobilière en 1924

Le Breuil-d'Haleine, berceau des Pissard depuis au moins la fin du XVIIe siècle, est un village partagé entre deux communes, Saint-Saviol et Saint-Macoux, aux confins du sud-ouest de la Vienne et baignées par la Charente.

Seules quelques habitations se trouvent sur la commune de Saint-Saviol. Lorsque vous arrivez de Civray, par la RD 103, et que vous prenez la direction de Comporté, vous êtes amenés à descendre ce qu'on appelait dans mon enfance la "Côte Pissard", avec un grand virage à gauche. Si vous loupiez le virage, vous atterrissiez dans la cour chez mes grands-parents.

L'habitation a été achetée par acte de vente du 1er avril 1924, devant Guiochon, notaire à Civray, par Louis Pissard et Marcelline-Georgine Lebeau. Louis était déjà épicier, et exerçait au Breuil-d'Haleine, côté Saint-Macoux.
Les vendeurs, étaient Paul Braud, propriétaire et meunier au moulin de Comporté, à Saint-Macoux, à quelques centaines de mètres du terrain, et son épouse Madeleine-Eugénie Marie Gauvin.

Le contrat de vente précisait la nature des biens immobiliers :
  1. une maison d'habitation, avec cour devant, grange, écurie et citerne sur cette cour, et à la suite un terrain inculte, un côteau sur lequel est une maison en ruine, ainsi qu'un autre terrain par derrière, le tout contigü, couvrant une superficie approximativ de cinquantes ares, dont la presque totalité est un côteau inculte, confrontant d'un côté à Malivernet, d'autre côté à la route de Civray, à Comporté à droite, et d'un bout à un terrain réservé par les vendeurs, et sur lequel son accrus deux noyers, d'autre bout à l'article suivant et à Métayer.
  2. un terrain en côteau, labour et taillis, sis au lieu dit "les Premeneaux", contenant environ un hectare cinquante ares, et confrontant d'un côté à M. et Mme Braud, vendeurs, fossé entre deux, Debenest et Monthubert, d'autre à l'article précédent, d'un bout à M. Braud, fossé entre deux, Arlot et d'autre bout au chemin du Breuil à Peussec à gauche.
  3. un jardin sis au-dit lieu du Breuil-d'Haleine, contenant environ 8 ares, et confrontant d'un côté et d'un bout à Bardeau, et à Quéreau, et d'autre bout au chemin du Breuil à Peussec, à droite et d'autre côté au chemin du Breuil à Comporté à gauche.
Le lot n°1 correspond à l'heure actuelle à ceci :

Extrait cadastral de Saint-Saviol (actuel)

Reconstitué sur le cadastre ancien, on aurait ceci :

Extrait du cadastre napoléonien, AD86, Saint-Saviol, section C1, 1829

Les parcelles entre 1829 et nos jours ne correspondent plus, bien sûr.
On remarque toutefois l'habitation qui existait au début du XIXe siècle, sans aucun doute la ruine évoquée en 1924. Je n'ai jamais eu connaissance de celle-ci. Les pierres ont probablement servi à construire l'habitation que j'ai connue, habitation qui n'existait pas encore en 1924.
Le lot n°2 correspond aux parcelles immédiatement au Nord du lot précédent. J'ignore cependant qu'elle pouvait en être l'extension en 1924.
Le lot n°3, quant à lui, se trouvait dans le même village sur la commune de Saint-Macoux. Il s'agissait d'un terrain aménagé en jardin.

Il est amusant de relever le lien de parenté entre les parties de la vente, un lien qui s'établit par 9 chemins différents. L'un des exemples :

Jacques Pissard,
né vers 1689 et inhumé le
6 septembre 1749 à Saint-Macoux,
marié le 22 janvier 1716 à
Saint-Saviol, à Françoise Bourloton




Jean Pissard,
baptisé le 19 octobre 1730 à Saint-Macoux et décédé le 18 ventôse de l'an VIII à Saint-Clémentin, marié à Magdeleine Ollivet
Marie Pissard,
baptisée le 4 septembre 1735 à Saint-Macoux et décédée le 1er janvier 1809 à Saint-Saviol, mariée à Pierre Chesne



Jean Pissard,
baptisé le 22 juillet 1785 à Saint-Macoux et décédé le 25 juillet 1822 audit lieu, marié à Jeanne Tribot
Marie Chesne,
baptisée le 14 janvier 1774 à Saint-Macoux et décédée le 30 décembre 1836 audit lieu, mariée à Jacques Lebrun



Jacques Pissard,
né le 9 avril 1816 à Saint-Macoux et décédé le 14 janvier 1891 à Saint-Gaudent, marié à Marie Provost
Jeanne Lebrun,
née le 11 frimaire de l'an VIII à Saint-Saviol et décédée le 19 septembre 1840 à Saint-Macoux, mariée à Jacques Gauvin



Charles Pissard,
né le 10 février 1859 à Saint-Gaudent et décédé le 11 décembre 1923 à Saint-Macoux, marié à Marie-Léontine Bardeau
Jean-Baptiste Gauvin,
né le 4 août 1834 à Saint-Macoux et décédé le 14 mars 1910 à Saint-Saviol, marié à Marie Tellier



Louis Pissard,
né le 31 mars 1885 à Saint-Macoux et décédé le 23 février 1932 à Saint-Saviol, marié à Marcelline-Georgine Lebeau
Marie-Eugénie Gauvin,
née le 18 juillet 1872 à Saint-Saviol et décédée le 13 avril 1946 audit lieu, mariée à Paul-Célestin Braud

Mon arrière-grand-père avait-il connaissance de ces liens de parenté lors de la vente ?

mercredi 22 juin 2016

Subrogé-tuteur nommé par un conseil de famille en 1932

Mon arrière-grand-père Louis Pissard meurt le 23 février 1932 au Breuil-d'Haleine, à Saint-Saviol, laissant une veuve et 4 enfants.
Le 19 mars, devant Myard, juge de paix du canton de Civray, se présente, devant le prétoire ordinaire au palais de justice, Marcelline-Georgine Lebeau, alors marchande-épicière, veuve du sieur Louis Pissard. Elle agit au nom et en qualité de tutrice naturelle et légale de ses quatre enfants :
  • Madeleine-Henriette Pissard, née le 8 février 1912 à Paizay-le-Sec,
  • Simone-Laurence Pissard, née le 10 août 1920 à Saint-Macoux,
  • Berthe-Madeleine Pissard, née le 29 octobre 1923 au même lieu,
  • et enfin mon grand-père Roger-Louis-Henri Pissard, né le 15 mai 1926 à Saint-Saviol.
En sa qualité de tutrice naturelle et légale, elle doit se conformer aux dispositions des articles 420 et 421 du code civil, qui lui imposent de pourvoir la tutelle d'un subrogé-tuteur (chargé de la surveiller). A donc été convoqué, à sa demande, un conseil de famille, ce jour, à l'agrément verbal du juge de paix, composé des personnes suivantes :

Dans la lignée paternelle :
  • Marie-Léontine Bardeau, veuve de Charles Pissard, demeurant au Breuil, commune de Saint-Macoux, aïeule des mineurs,
  • Paul Pissard, cultivateur à Taizé-Aizie (Charente), oncle des mineurs,
  • et Léon Pissard, conducteur d'automobiles demeurant à Poitiers, 29 rue du Marché, oncle des mineurs.
Dans la lignée maternelle :
  • Marcelline-Georgine Lebeau, veuve Pissard, comparante, mère et tutrice légale des mineurs,
  • Louis Fillaud, cultivateur à la Caronnière de Chauvigny, oncle par alliance des mineurs,
  • et Laurent Marcel, propriétaire à Paizay-le-Sec, cousin des mineurs.
Le conseil de famille ainsi formé est constitué sous la présidence du juge de paix. Considérant qu'aux termes des articles 420 et 421 du code civil, dans toute tutalle, il doit y avoir un subrogé-tuteur nommé par le conseil de famille, et qu'en l'espèce, il est utile de satisfaire aux dispositions de la loi à l'égard des dits mineurs ; qu'il doit être choisi, hors le cas de frères ou soeurs germains, dans celle des deux lignes à laquelle le tuteur n'appartient pas, le conseil de famille a nommé Paul Pissard, l'un des membres du présent conseil, en qualité de subrogé-tuteur des mineurs, à l'unanimité des votes, celle du juge de paix comprise, sauf celle de la tutrice qui n'a pas pris part au vote.

Le procès-verbal, après lecture faite, a été signé par tous les membres du conseil de famille, par le juge de paix et par le greffier.

mardi 21 juin 2016

un Résistant à Moncoutant : Louis Henri Paul Gourdon (1891-1979)

Le 25 août 1891, Élise Henriette Soulard, fermière, épouse de Jean Gourdon, cultivateur à Beaulieu de Cirières (Deux-Sèvres), donne le jour à leur fils Louis Henri Paul, dit Henri.

AD79, Cirières, N - 1888-1896, v.43/106

Henri est domestique lorsqu'il est inscrit, sous le numéro matricule 1547, canton de Cerizay, et incorpore le 114e RI le 10 octobre 1912. Il est présent aux armées le 4 août 1914, et est nommé caporal le 28 octobre suivant, puis sergent le 26 février 1915.
Il épouse, le 7 décembre 1915, à Poitiers, Léonie Pissard, mon arrière-grand-tante, fille de Charles et de Marie-Léontine Bardeau.

Léonie Pissard, non datée

Charles Pissard,
né le 10 février 1859 à Saint-Gaudent et
mort le 11 décembre 1923 à Saint-Macoux,
marié le 9 septembre 1883 à Saint-
Gaudent, à Marie-Léontine Bardeau






Louis Pissard,
né le 31 mars 1885 à Saint-Macoux et mort le 23 février 1932 à Saint-Saviol, marié le 4 octobre 1919 à Saint-Macoux, à Marcelline-Georgine Lebeau
Léonie Pissard,
née le 2 octobre 1893 à Saint-Gaudent et décédée le 9 mai 1980 à Charleville-Mézières (Ardennes), mariée le 7 décembre 1915 à Poitiers à Henri Gourdon




mon grand-père




mon père




et moi

Henri Gourdon et Léonie
Pissard (en bas à droite), au
mariage de Valentine en 1923
Son mariage ne lui porte guère chance, il est blessé le 7 mai 1916 et est évacué. Nommé adjudant le 12 mai 1916, il rejoint son unité (aux armées) le 7 novembre suivant. Malade, il est de nouveau évacué le 3 octobre 1917 et entre à l'hôpital temporaire n°16 de Poitiers, le 17 décembre, puis à l'hôpital mixte le 6 janvier 1918. Il rejoint son unité le 12 avril 1918, et apprend la naissance de son fils, Camille Léonce Henri, né le 12 juillet à Saint-Macoux. Décidément, les bonnes nouvelles ne lui portent pas chance : il est blessé le 29 septembre suivant. Il est soigné aux armées puis la guerre prend fin.
Il se réengage pour 5 ans, le 5 mai 1919, devant le sous-intendant militaire de la 17 DI, dirigé sur la joue de l'intérieur, le 28 septembre suivant, puis de nouveau pour trois ans, le 28 mai 1923, au titre du 114e RI. Entre temps, il avait été témoin de mariage de mes arrières-grands-parents Louis Pissard et Georgette Lebeau, et un second fils était né : Raymond, en juin 1920.
Au cours de ce dernier engagement, l'homme à la fière moustache profite de pauses pour assister aux mariages de son beau-frère Léon, le 27 septembre 1922, puis de sa belle-soeur Valentine, le 22 septembre 1923.

Camille Gourdon et ses grands-parents
Pissard en 1923 (Charles Pissard

meurt à la fin de cette même année)
Le petit Raymond
Le 16 décembre 1923, 5 jour après le décès de son beau-père, il passe au 90e RI, puis au 32e, où il est nommé adjudant-chef, le 7 juin 1924. Commissionné le 29 juillet 1926, validé jusqu'au 30 septembre 1927, il est maintenu en service armé, malgré une invalidité de 10%, imputable à "une cicatrice solide d’appendicectomie avec coliques fréquentes, accusées par l'intéressé et une otite cicatricielle bilatérale sans hypoacousie." Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite proportionnelle et est rayé des contrôles de l'activité le 1er octobre 1927. Il est affecté dans les réserves au 32e RI, et s'installe à la Flèche (Sarthe), le 23 dudit mois, puis, l'année suivante, à Baugé (Maine-et-Loire), et enfin, le 6 octobre 1931, à Moncoutant (Deux-Sèvres). Après avoir passé le permis de conduire les automobiles, il est placé sans affectation le 15 avril 1933.
Ses années de service lui valurent :
  • une citation à l'ordre de l'armée du 27 juin 1916 : "sous-officier énergique et plein d'allant. Le 7 mai 1916, après un bombardement de 36 heures, sous lequel il a su mainteneir sa troupe, a entraîné ses hommes dans une vigoureuse contre-attaque au cri de Vive la France ! Grièvement blessé par un éclat d'obus, est resté à la tête de sa section jusqu'à la nuit".
  • une citation à l'ordre du corps d'armée du 15 août 1918 : "chef de section, plein d'enthousiasme et de vaillance. Entraîneur d'homme remarquable. A conduit le 23 juillet 1918 sa section à l'assaut avec un allant merveilleux".
  • une citation à l'ordre de l'armée du 27 novembre 1918 : "chef de section d'élite. Le 29 septembre 1918, surpris par 3 soldats ennemis et engagé dans un violent combat corps-à-corps, a réussi à se débarrasser de deux d'entre eux et a pu quoique blessé au cours de la lutte ramener son troisième adversaire jusqu'au PC de son commandement de campagne".
Il est décoré de la médaille militaire (JO du 27 juin 1916), de la Croix de Guerre 1914/1918 avec palme et étoile de vermeil, et est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur (par décret du 16 décembre 1937, inscrit au JO du 22 dudit mois).

Les fils Gourdon (date non connue)

L'histoire pourrait s'arrêter là, mais le 27 septembre 1938, il est rappelé à l'activité et est affecté à la commission de réquisition hippomobile n°111, siégeant à Moncoutant. Il est cependant renvoyé dans ses foyers 4 jours plus tard.
"À l'automne 1942, il prend la tête d'une manifestation contre le S.T.O., qui vient de désigner 80 Moncoutantais pour partir travailler dans les usines de guerre en Allemagne, ou à l'entreprise TODD pour construire le mur de l'Atlantique. Il porte le drapeau français à l'avant d'un groupe d'une centaine de personnes, qui défilent jusqu'au monument de 1914/1918. Au terme de ce parcours il entonne une vibrante "Marseillaise" qui est reprise en chœur par l'assistance dans l'émotion générale. L'écho de cette manifestation parvient jusqu'à Londres, qui en cite l'exemple dans une émission "Des Français parlent aux Français", quelques mois plus tard" (bulletin municipal de Moncoutant, n°30, juillet 1997). Malgré l'absence de militaires allemands à Moncoutant, il est dénoncé, arrêté et transféré à Thouars. "Après un très sévère interrogatoire, qui se prolonge toute la journée, il est finalement relâché". Il dira pour sa défense : "je suis un officier français, j'ai toujours servi mon drapeau, je ne crois pas que le saluer encore soit un crime, au contraire".
À partir du 1er mars 1943, il est un agent actif de la résistance (dit agent P2), au réseau "Centuries" des Forces Françaises Combattantes. Il est arrêté le 9 août, interné à Poitiers jusqu'au 21 janvier 1944, et déporté d'abord brièvement à Compiègne, puis aux camps de Buckemwald et de Mathausen (à partir du 22 janvier 1944). Il a l'exceptionnelle chance d'être pris en charge par la Croix Rouge suisse, le 27 avril 1945. A la limite de ses forces, il n'aurait pas tenu une journée de plus. Il ne pesait plus que 34 kilos.
Il est rapatrié le lendemain, et revient au pays en "grand invalide, à la suite des privations et des sévices subis"A son retour, il a l'immense chagrin d'apprendre le décès de son fils aîné, Camille, engagé lui-même dans les F.F.L., qui avait rejoint début juin 1944 avec son groupe le maquis Le Chouan dans la Vienne. Lors d'un violent accrochage avec une division blindée à Lussac-les-Châteaux, Camille Gourdon avait été mortellement blessé et était mort le 4 août 1944 à l'hôpital de Montmorillon. Il avait laissé deux enfants, Jacky et Christian (ce dernier né après le décès de son père).

bulletin municipal
de Moncoutant,
n°30, juillet 1997
On décore Henri Gourdon de la Croix de Guerre 1939/1945, avec palme. Il est élevé au rang d'Officier de la Légion d'Honneur par décret du 7 mars 1959 (JO des 16 et 17 dudit mois).
Il meurt le 18 août 1979 à Bressuire. Le 8 mai 1997, a lieu une cérémonie afin d'honorer et de perpétuer la mémoire de 5 résistants déportés moncoutantais. Parmi eux, Henri Gourdon.

Quelques sources et liens :