dimanche 4 décembre 2016

Les bourreaux de Civray

Comme le dit si bien Bobe : "Civray avait son bourreau".

"Il recevait 30 livres, pour chaque exécution à mort, et 20 livres pour appliquer la torture."
"Une sentence capitale fut prononcée le 25 novembre 1710 :
« Avons déclaré, dit le jugement, ledit Toussaint, atteint et convaincu de vol nocturne avec effraction et pour réparation, l'avons par jugement prévôtal condampné à estre pendu et étranglé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, à une potence, qui pour cet effet, sera dressé par l'exécuteur de Haute-Justice sur la place publique de cette ville ; pour, son corps mort estre porté par le mesme exécuteur à la mesme potence, sur le grand chemin de cette ville à Sauzé, au lieu appelé La Pierre Levée... et sera appliquée la question (la torture), ordinaire et extraordinaire pour déclarer ses complices. »
Il est question ici du dolmen connu de nos jours sous le nom de la Pierre-Pèze.
"Le 14 juillet 1614, avaient déjà été pendus Étienne Léau et De Benet, et le 25 du même mois, Jehan Vallet, dit Saint-Bonnet ; le 18 avril 1719, Rodelin, et le 21 mai 1737, Jacques Bouchet, avaient subi le même sort ; nous ne savons pour quels crimes."
Les bourreaux de Civray ont tous habité près de la Mongère. Le fils du bourreau ne succédait pas à son père, "car il aurait pu être obligé de remplir cet office contre sa volonté, en quelque sorte comme une obligation de sa naissance." Lui succédait donc son gendre, qui "savait à quoi il s'obligeait en épousant la fille du bourreau". On notera, grâce à Alain, que je remercie, une exception à cette règle.

Jean FREDOC, en 1662, est dit veuf de Jeanne Lecomte et possède une maison près de la Commanderie, à Chez Cailleton, et quelques parcelles de terres près du bois de Fosse-Billon.
Jean JOYEUX, fut l'époux de Jacquette Fredoc, dont il eut : 1) Jean, baptisé le 14 mai 1645 à Civray (comme les suivants), qui suit. 2) Étienne, baptisé le 16 août 1648. 3) Jacques, baptisé le 19 octobre 1652. 4) François, baptisé le 27 mai 1655, qui fut bourreau de la ville de Vendôme. 5) Marguerite, baptisée le 4 avril 1657. 6) Louise, baptisée le 1er avril 1663.
Jean JOYEUXse maria, le 5 octobre 1664, à Jeanne Moreau, dont il eut : 1) Marguerite, baptisé le 12 juillet 1665 à Civray (comme les suivants). 2) Pierre, baptisé le 20 septembre 1666. 3) Françoise, sa jumelle, baptisée ledit jour. 4) Anne, baptisée le 22 janvier 1668 à Civray. 5) autre Pierre, baptisé le 22 octobre 1669. 6) Jeanne, baptisée le 28 mai 1673. 7) Jacques, baptisé le 4 juin 1675. 8) Louise, baptisée le 30 janvier 1681.
Veuf, il se remaria, le 14 juin 1685, à Civray, à Jeanne Cornu, et fut inhumé au cimetière de la Commanderie le 14 septembre 1719, ayant eu : 9) Jean, baptisée le 22 mai 1684 (né hors union), désigné comme marchand lorsqu'il épouse, par contrat du 29 septembre 1715, devant Deschamps, notaire à Civray, Marie Fombelle, fille de feu Jean et de Marie Marteau. 10) Antoine, baptisé le 4 septembre 1687, qui y épousa, le 7 février 1712, Catherine Morinet, fille de feu Michel et de Catherine Arnault. 11) Pierre, baptisé le 23 avril 1690. 12) Marie, baptisée le 9 mars 1692, épouse de Blaise Brunet, qui suit. Elle fut inhumée le 21 septembre 1748 à Civray.
Blaise BRUNET, baptisé le 31 mars 1680 à Bouresse, était le fils de Jean et de Catherine Paulet, et pour une raison qui nous échappe, portait le patronyme de Delage à son baptême et son mariage (son père porte bien le patronyme de Brunet à son mariage en 1673). Il épousa, le 20 février 1708, à Civray, Marie Joyeux et en était veuf lorsqu'il fut inhumé, le 12 décembre 1751, à Civray.

AD86, Civray, BMS - 1751-1754, v. 22/92
Le douze décembre mil sept cent cinquante un a ete inhumé au cimetiere neuf de cette paroisse le corps de blaise brunet executeur veuuf de marie joyeux agé de soixante six ans, apres avoir receu les sacremens de notre mere la ste Eglise qui luy ont eté par nous administres...
De leur union, naquirent : 1) Catherine, baptisée le 20 décembre 1711 à Civray (comme les suivants). 2) Jeanne, baptisée le 15 janvier 1714. 3) Jean, baptisé le 8 septembre 1720, qui épousa, le 16 octobre 1759, à Saint-Martial d'Angoulême, Marie Berger, fille de feu Jacques et de Radégonde Pinochaud, âgée seulement de 12 ans et demi. 4) Françoise, baptisée le 4 septembre 1721, épouse de Jean David, qui suit.
Jean DAVID, né vers 1723, épousa, le 22 février 1752, à Civray, Françoise Brunet. De leur union, naquirent : 1) Jacques, baptisé le 4 mai 1752 à Civray (comme les suivants), où il y épousa, le 3 février 1785, Marie Mauricet. 2) Jean-Jacques, baptisé le 28 août 1755. 3) Françoise, baptisée le 23 juillet 1758 et inhumée le 15 décembre 1775. 4) Pierre, baptisé le 23 juillet 1761 à Civray. 5) Jeanne, baptisée le 6 janvier 1764.
Jean David était encore exécuteur de haute justice lorsqu'il mourut, le 1er frimaire de l'an VII à Civray.

Sources : Histoire de Civray, A. Bobe, 1935, p. 24 & 25, 68 & 69.

samedi 3 décembre 2016

Le château et le moulin de Cherves

Un petit tour à Cherves, dans la Vienne.

Voilà ce qu'en dit Wikipedia :
CHARVE, puis SAINT-ANDRE-DE-CHERVES, puis CHERVES (terme dialectal signifiant chanvre) existe depuis plus d'un millénaire. Appartenant au fief de l'abbaye de Sainte-Croix, le pays fut longtemps le siège de la rivalité des seigneurs et des religieux et cela même après que le duc de Montpensier rasa le donjon à moitié. Il devient par alliance la propriété d'une familles d'occupants anglais pendant la guerre de Cent Ans : les Alliday.
A propos du château : 
Le château du XIe – XIIe siècle. Le donjon est classé comme monument historique depuis 1987. Sont inscrits depuis cette date, la courtine et le porche d'entrée, l'ensemble des parties bâties et non bâties constituant le château à partir de 2007. La seigneurie de Cherves est connue à partir du xiie siècle. Le fief dépendait de la baronnie de Mirebeau. Le château servait de point avancé de surveillance et d’alerte de la baronnie contre les envahisseurs. Les seigneurs de Cherves pouvaient, en effet, envoyer rapidement un coursier à Mirebeau pour donner l’alerte et demander des renforts. Le donjon, de forme rectangulaire, jouxte les bâtiments d’habitation. Il est en moellons. Il est cantonné de quatre étroites tours d’angle. Une grosse tour ronde et une tour polygonale sont imbriquées dans des bâtiments récents. Elles donnent sur un petit plan d’eau qui est un vestige des anciennes douves vives du château. Au XVe siècle, un logis fut accolé au donjon ainsi que le porche et les dépendances. Au XVIIe siècle, la haute cours fut entièrement redessinée afin d’intégrer un grand logis appuyé sur toute la longueur de la courtine Ouest, intégrant ainsi le logis précédent. Ce logis a été profondément remanié au XVIIIe siècle pour le mettre au goût du jour. C’est à cette époque que la grange et le pigeonnier furent construits. Le logis, enfin, pris son aspect actuel, au début du XXe siècle. La rénovation du site débuta à partir de 2006. Il servait alors de lieu de stockage de denrées agricoles.
Un regard sur le château donne un aperçu d'une porte cochère du rempart, surmontée d'un blason (accompagné d'une date : 1697) :


D'après le Beauchet-Filleau, la famille Aliday ou Haliday apparaît avec François Haliday, seigneur de Cherves, "cité dans le fragment d'une charte relative aux fonctions des anciens forestiers fieffés ou de ceux qui possédaient une foresterie féodale, datée vers 1267". (Beauchet-Filleau, seconde édition, tome 1, p. 35).
Cette famille semble s'éteindre avec Lucrèce Aliday, qui épouse, par contrat du 16 janvier 1580, devant Chaudy et Minard, notaires à Montreuil-Bonnin, Claude Begaud, seigneur de la Tour-Traversay (Beauchet-Filleau, seconde édition, tome 1, p. 35).
Plus tard, Louise Begaud, fille de René Begaud, chevalier, seigneur de Cherves, et de Marquise Charbonneau, épouse, par contrat du 4 février 1697, devant Bordereau, notaire à Montaigu, Charles d'Aviau, chevalier, seigneur de Relay et du Bois-de-Sanzay, qui est sucessivement brigadier des gardes du corps du Roi puis capitaine au régiment de Persan (Beauchet-Filleau, seconde édition, tome 1, p. 409). Le blason est donc contemporain de cette alliance.

En sortant du bourg, on tombe sur le magnifique moulin Tol, daté du XVIIIe siècle :