mercredi 17 décembre 2014

L'apparition d'une Croix à Migné (1826)

Cet épisode assez connu s'est produit le 17 décembre 1826, au-dessus de l'Église Sainte-Croix de Migné-Auxances (Vienne), près de Poitiers.

L'apparition d'une Croix à Migné
Des rapports furent par la suite présentés à l'Évêque de Poitiers pour décrire le phénomène. Ils furent publiés en 1827 par François-Aimé Barbier, Libraire-imprimeur du roi à Poitiers.
Voici l'un d'entre eux :
Monseigneur,
Nous soussignés, PASQUIER, Curé de Saint-Porchaire, et MARSAULT, Aumônier du Collège royal de Poitiers, réunis depuis un mois et demi à M. BOUIN-BEAUPRÉ, curé de Migné, pou donner à ses paroissiens les exercices du Jubilé ; avons l'honneur de faire part à Votre Grandeur de l'évènement extraordinaire dont nous avons été témoins à la clôture de notre station. La docilité et la ferveur du plus grand nombre des habitans de cette commune nous consoloient de nos travaux, mais nous avions encore à gémir sur la résistance de plusieurs qui rendoient nuls pour eux les efforts de notre zèle. Le dimanche, 17 du présent mois, nous avons terminé les exercices du Jubilé pour la plantation d'une Croix, cérémonie à laquelle assistoient deux à trois mille personnes de Migné et des paroisses voisines. La Croix plantée, au moment où l'un de nous adressoit aux fidèles une exhortation, où il rappeloit celle que virent autrefois Constantin et son armée en marchant contre Maxence, parut dans la région inférieure de l'air, au-dessus de la petite place qui se trouve devant la porte principale de l'Eglise, une Croix lumineuse élevée au-dessus du niveau de la terre d'environ 100 pieds, ce qui nous a donné la facilité d'en évaluer à peu près la longueur, qui nous a paru être de 80 pieds : ses proportions étoient très régulières, et ses contours, déterminés avec la plus grande netteté, se dessinoient parfaitement sur un ciel sans nuages, qui commençoit cependant à s'obscurcir, car il étoit près de cinq heures du soir. Cette Croix, de couleur argentine, étoit placée horizontalement dans la direction de l'Eglise, le pied au levant, et la tête au couchant ; sa couleur étoit la même dans toute son étendue, et elle s'est maintenue sans altération près d'une demi-heure ; enfin, la procession étant rentrée dans l'Eglise, cette Croix a disparu.
On ne peut, Monseigneur, se faire une idée du saisissement religieux qui s'est emparé des spectateurs à l'aspect de cette Croix : presque tous se sont à l'instant jetés à genoux, en répétant avec transport, et les mains élevés au Ciel, le cantique Vive Jésus, vive sa Croix !
Ce prodige, que nous attestons, qu'attestent avec nous les soussignés, et ce sont prêts à attester avec eux tous ceux qui ont été témoins oculaire, a produit d'heureux effets ; dès le soir même, et encore plus le lendemain, plusieurs personnes qui s'étoient montrées rebelles à la grâce, se sont approchées du tribunal de la pénitence et se sont réconciliées avec Dieu.
PASQUIER, Curé de Saint-Porchaire ; MARSAULT, Aumônier du Collège royal, BOUIN-BEAUPRÉ, Curé de Migné ; NAUDIN, Adjoint ; MARROT, Fabricien ; SURAULT, Fabricien ; LANDRY, Maréchal des Logis de la Gendarmerie de Poitiers ; FOURNIER, ancien Adjudant sous-officier, et quarante-une autres signatures.
Migné, le 22 décembre 1826

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