samedi 4 mai 2013

Jacques Petit, sieur de la Bougonnière (4)

insi soit-il, je fais suite à mes deux précédents articles, évoquant l'expression "cousins issus de germain". Je compte clore le chapitre de Jacques Petit, sieur de la Bougonnière, quoique, je vais vous dire franchement, il se pourrait que j'y revienne dans deux jours. Il est ma bête noire, ma Némésis, et je ne me lasse pas d'y revenir... L'avenir me donnera tort ou raison, qui vivra verra !




Il y a un détail, dans mon précédent article sur Jacques Petit, que je n'ai pas développé volontairement. Un détail insignifiant, presque anecdotique, mais... Il s'agit de la seule piste de la filiation de mon aïeul : il s'agissait de la mention du contrat de mariage en date du 20 septembre 1706 passé par René Imbert, sieur de Saizon, fils de feu Jacques Imbert, sieur de la Bertranderie, et de feue Perrine Michellet, agissant sous l'autorité de Jacques Petit, sieur de la Bougonnière, son curateur et par Catherine Polasqui, reçu devant Marrot, notaire à Poitiers. Parmi les témoins, on remarque Pierre Robert, sieur du Nougeraye, cousin issu de germain du proparlé.

Qui était-il ?

Pierre Robert était le fils d'Alexandre Robert, marchand d'abord, puis notaire, et de Françoise Petit. Cette dernière était la soeur de mon ancêtre. Alexandre Robert, que je connaissais déjà, était le frère de deux de mes ancêtres, Perrette, épouse de Louis Girardière, et de Gaspard, sergent baillarger et notaire à Sommières-du-Clain (Vienne), époux de Perrette Bot. Ce sont tous des enfants de Jean Robert, marchand à Champniers (Vienne), et d'Antoinette Garnier (il y a encore plusieurs frères et soeurs).

L'une des premières mentions d'Alexandre Robert et de Françoise Petit peut-être trouvée sur les registres paroissiaux de Champniers justement, en date du 23 avril 1680 :


AD en ligne, Champniers, BMS - 1668-1680, v.102/110
Il s'agit justement du baptême de Pierre Robert, sieur du Nougeraye. Suivront une soeur, Françoise, baptisée en cette même paroisse le 22 avril 1682, puis trois autres soeurs dont je n'ai pas retrouvé le baptême : Marie, Henrie et Marie-Jeanne. Alexandre Robert demeure ensuite à Savigné, au village de l'Érable, comme le laisse apparaître l'inventaire après décès d'un Jean Petit, en date du 3 octobre 1685, dans lequel il est mentionné (je tiens à rappeler que les registres paroissiaux de Savigné ne commencent qu'en 1700, à l'exception des baptêmes de 1640 à 1644). Alexandre Robert mourut entre 1693 et 1701, et je trouvai l'inhumation de Françoise Petit en date du 26 décembre 1712, à Ardilleux (Deux-Sèvres), paroisse où vit également son frère.

En reprenant les éléments que j'ai donné dans l'article précédent sur Jacques Petit, l'ascendance de Pierre Robert donnerait donc :


Il ne me manque que la mère de Françoise, et de mon ancêtre Jacques Petit, sieur de la Bougonnière.




Le contrat de mariage de René Imbert nous apprend qu'il était le fils de Jacques Imbert, sieur de la Bertanderie, et de Perrine Michelet. Je tiens à remercier personnellement Marie-Hélène, du ge86, qui m'a beaucoup aidé sur ce contrat.
C'est également grâce au ge86 que je découvris le contrat de mariage de ce couple : Jacques Imbert et Perrine Michelet signent un contrat de mariage en date du 11 juin 1663, reçu par Gaultier, notaire à Poitiers.
Perrine Michelet, née vers 1648, était la fille de Louis et d'Hilaire Sauvestre. Elle fut inhumée le 26 octobre 1698, à Notre-Dame-l'Ancienne de Poitiers.
Quant à Jacques Imbert, il appartient à deux des plus grandes familles qui ont vécu à Savigné : les Imbert, avec comme représentant son père Jean Imbert, sieur de la Brousse, et Henrie Maron, sa mère. Ces deux familles feront l'objet, bientôt je l'espère, d'articles que je leur consacrerai. Nous avons donc l'ascendance de René Imbert, comme suit :


D'où mon interrogation, l'élément qui me manque, l'épouse de Jean Petit, est très certainement une Imbert, une Maron, une Michelet ou une Sauvestre, pour que le lien de "cousins issus de germain" fonctionne... Et pourtant ! 
Après avoir recherché en vain un mariage Petit-Imbert, Petit-Maron, etc., je me suis surpris à réfléchir intelligemment.
Jacques Petit et sa femme Catherine Dunoyer étant plutôt de Savigné, tout comme Alexandre Robert et sa femme, je négligeai la piste des patronymes Michelet et Sauvestre, qui étaient installés sur Poitiers.
De plus, Jacques Petit, mon ancêtre, devait être sacrément proche du couple Imbert-Michelet pour avoir été curateur aux causes de la plupart de leurs enfants (ils en avaient eu 11 en tout), il n'était certainement pas le voisin de palier.

Lors de mes farfouillages dans les notaires de Civray, je tombai tout de même sur un acte plutôt intéressant... non, plutôt anecdotique. Il s'agit d'un acte en date du 26 octobre 1661, reçu par Surreau (4E/74/25), dans lequel Pierre Rousseau et sa femme, Françoise Debenest, demeurant à Vergné, paroisse de Savigné, vendent des terres sur Vergné à un certain Jean Petit, marchand demeurant à l'Érable. Cet Jean Petit présente une très belle signature, et dans ma quête de Jacques Petit, j'avais entrepris de collectionner les signatures Petit.
Quelques années à rebours plus tard, je découvris le testament de ce Jean Petit, fait en faveur de sa femme en date du 26 août 1655 (Surreau, 4E/74/22) : Françoise Imbert !

C'est dans ce genre de situation que le silence bruyant de la salle des archives se fait entendre !

Je tenais ce que je cherchais, du moins je le pensais, il restait cependant les détails. Le ge86 m'apporta une réponse supplémentaire. Une fille de Jean Imbert, sieur de la Brousse, et d'Henrie Maron, Élisabeth, épousa par contrat de mariage, en date du 4 février 1665, devant Surreau, Jean de Lesmerie, sieur du Broc. Dans cet acte, figure en bonne place ce Jean Petit, beau-frère de l'épouse : tiens, donc, Françoise Imbert, sa femme, est donc une fille de Jean et d'Henrie Maron ! Je découvris même un acte d'échange entre Jean Petit et Jean Imbert, sieur de la Brousse, en date du 4 septembre 1663, toutes les parties habitant à l'Érable !

Ce qui me permit (hypothétiquement) de compléter l'ascendance de Pierre Robert :





Ce qui faisait, entre Pierre Robert et René Imbert, le lien suivant :




Attention, je tiens à indiquer que les deux derniers tableaux sont des hypothèses de recherche, ça ne sert à rien de les copiller sur geneanet ou tout autre site sans les avoir valider !





D'où mon petit laïus sur les "cousins issus de germain". Dans mes deux précédents articles, je donnai deux définitions de cette expression. Donc :
  • soit la première définition doit s'appliquer (à savoir une parenté au 3ème degré en ligne égale et collatérale), et alors, mon hypothèse n'est pas valable ;
  • soit je tiens compte de la deuxième définition (parenté de 2 par 3, en ligne non égale), et mon hypothèse tient parfaitement la route ;
Pour conclure, et j'ai vraiment du mal à me libérer de ma Némésis, je tiens à signaler un détail fourni par Alain (merci, merci !) et tiré de l'Histoire de Civray, de Bobe (1935) : dans la liste des maîtres apothicaires de Civray, l'auteur signale l'existence d'un Jacques Petit, sieur de la Bougonnière, et Françoise Imbert, sa femme (1654), puis Jean Petit (1667). Sachant que l'auteur ait pu faire erreur sur le prénom de l'époux de Françoise Imbert, je considère vraiment mon hypothèse comme valide.

Merci et à bientôt.

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