Jacques Fradin, qui es-tu ?
Dans une branche sur laquelle je travaillais il y a un peu plus de 3 ans, je parvins à un cul-de-sac généalogique, qui concernait un certain Jacques Fradin.
Tout commençait par le mariage filiatif suivant, celui de Jean Crevellier et de Marie Fradin, le 18 mai 1718, à La Chapelle-Bâton (Vienne) :
AD en ligne 86, La Chapelle-Bâton, BMS - 1705-1734, v.44/122 |
Je ne tardai pas à trouver le décès de Jacques Fradin (prénommé Jean par erreur dans le mariage ci-dessus), personnage qui m'intéressait. Il fut inhumé dans cette même paroisse, le 3 avril 1739 :
AD en ligne, La Chapelle-Bâton, BMS - 1735-1747, v.28/86 |
AD en ligne, Enjambes, BMS - 1711-1727, v.25/100 |
Concernant Marie Lusson, la filiation fut relativement aisée à trouver : en effet, au mariage de de Marie Fradin, on remarque la signature de Gabriel Lusson. Or, Gabriel Lusson — et je dois ce précieux renseignement au ge86, j'en profite pour renouveler mes voeux les plus sincères ! — se marie le 21 janvier 1716 à Enjambes (ancienne paroisse rattachée depuis à Lusignan, Vienne).
On remarque la présence de Jacques Fradin et de Marie Fradin, beau-frère et nièce de l'époux. Je tenais ainsi les parents de Marie Lusson. A noter comme indications sympathiques que Gabriel est garçon chapelier à la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres), et qu'il a un cousin germain : Antoine Izabois, qui me donneront sans doute matière à prolonger cette branche...
Enfin, en dernier lieu, je trouvais l'acte de baptême de Marie Fradin, à Civray (Vienne), le 21 octobre 1703, née de la veille :
Puis celui de Marie Lusson, dans cette même paroisse, baptisée le 11 mai 1664.
Quelque chose m'interpella à ce stade... Enfin, plusieurs choses :
Et puis, je découvris l'acte de baptême de Jacques Fradin, du 26 août 1657, à Civray :
Bingo, à 4 ans près (il est né en 1655), je tenais le baptême de mon aïeul...
Les Fradin sont d'une famille très connue dans le Civraisien. Il s'agit là de la célèbre branche de Belâbre, dont le Beauchet-Filleau donne quelques indications intéressantes. Je contactai également Guillaume de Bellabre, qui tient un très bon site sur cette famille.
Originaire de Saint-Jean-d'Angély au début du XIVe siècle, la famille Fradin s'établit à Civray (pour la branche de Belâbre notamment) vers la seconde moitié du XVIe siècle.
Je l'ai déjà évoqué, on trouve un descendant de cette famille, Jacques Fradin, sieur de la Roche-d'Orillac, qui épousa la fille du pasteur Jacques Crozé au début du XVIIe siècle. Son aîné, également prénommé Jacques, fut écuyer et procureur postulant au siège de Civray en 1619, puis substitut du procureur du roi au même siège. Il épousa vers 1620 Françoise Tahourdin. puis Françoise Sansault, et eut du premier lit, entre autres, Jacques, troisième du nom, écuyer et sieur de Châtain, conseiller du roi et président et lieutenant général, enquêteur et commissaire examinateur au siège royal de Civray. Celui-ci épousa, le 11 novembre 1647, Gabrielle Pidoux, fille de Claude et de Marguerite Bouffard. Puis, veuf, il se remaria avec Marie Ague, dame de la Motte-le-Rous, le 31 mai 1660 à Brûlain (Deux-Sèvres) [1]
Petit plus, et c'est un détail que j'avais évoqué à Fred il y a quelques temps (au sujet d'un homonyme), Gabrielle Pidoux, épouse Fradin, fut la fille de Claude Pidoux, sieur de Nesdes et de Chailloux, capitaine au régiment du Poitou, et de Marguerite Richier, qu'il avait épousé en 1625. Vous le savez peut-être, Claude Pidoux à la particularité d'avoir comme cousine germaine une certaine Françoise Pidoux.
Née le 14 octobre 1582, au château de Montauglaust, à Coulommiers (Seine-et-Marne), elle était la fille de Jean, écuyer, sieur de Pierrefitte, de Teilloux et Chailloux, le plus connu de cette famille. Il fut médecin, comme son père, et accompagna Henri III en Pologne en 1571, fut un des quatre agrégés de la faculté de Paris en 1588, puis devint doyen de la faculté de Poitiers en 1594. Il fut le médecin d'Henri IV en 1589 puis du duc de Nevers.
Il maria sa fille Françoise à Louis de Jouy. Puis, veuve, elle épousa Charles de la Fontaine, maître général des Eaux et Forêts à Château-Thierry (Aisne) [2]. Elle fut ni plus ni moins la mère du célèbre fabuliste : bonjour, cigale, corbeau, renard et grenouille !
Sauf que... Guillaume de Bellabre m'indiqua — à raison — que le Jacques Fradin en question, fut curé... Je tombais des nues, adieu, cigale, corbeau, renard et grenouille ! Ça m'apprendra à donner trop vite une filiation non justifiée à un cul-de-sac !
Le Beauchet-Filleau confirme cet état : Jacques Fradin, fils de Jacques et de Gabrielle Pidoux, fut curé de la paroisse de Surin (Vienne), puis à Saint-Pierre-d'Exideuil (Vienne). Voici le plus ancien acte trouvé :
Sa signature se retrouve jusqu'à un acte de baptême en date du 23 novembre 1692. Puis, sur la paroisse de Saint-Pierre-d'Exideuil, on le retrouve signant un acte de mariage en date du 22 octobre 1695, jusqu'au 2 avril 1697. Après, plus rien...
Alors, quelle conclusion ? J'ai fait certainement fausse route en donnant une filiation sans justification à mon aïeul Jacques Fradin, qui, soit dit en passant, ne savait pas signer (contrairement à sa femme et à sa fille, qui elles, savent).
Le couple semble avoir eu une certaine importance : le curé Vriet, prêtre directeur des dames religieuses du couvent de Civray, fait de Marie Lusson sa légataire, le 12 janvier 1717, par testament reçu par Pasquet (4E/58/144). Jacques Fradin est dit marchand à Civray à cette date, et on le retrouvera l'année suivante à la Chapelle-Bâton, pour le mariage de sa fille.
Une affaire à suivre.
Enfin, en dernier lieu, je trouvais l'acte de baptême de Marie Fradin, à Civray (Vienne), le 21 octobre 1703, née de la veille :
AD en ligne, Civray, BMS - 1701-1705, v.68/111 |
Quelque chose m'interpella à ce stade... Enfin, plusieurs choses :
- Jacques Fradin avait environ 44 ans au baptême de sa fille ;
- Marie Lusson en avait 39 ;
- Pas de trace ni de l'un ni de l'autre avant le baptême de 1703 ;
- Marie Fradin était une jeune fille précoce : elle signait au mariage de son oncle Gabriel Lusson à 13 ans !
Et puis, je découvris l'acte de baptême de Jacques Fradin, du 26 août 1657, à Civray :
AD en ligne, Civray, B - 1648-1658, v.92/102 |
Les Fradin sont d'une famille très connue dans le Civraisien. Il s'agit là de la célèbre branche de Belâbre, dont le Beauchet-Filleau donne quelques indications intéressantes. Je contactai également Guillaume de Bellabre, qui tient un très bon site sur cette famille.
Originaire de Saint-Jean-d'Angély au début du XIVe siècle, la famille Fradin s'établit à Civray (pour la branche de Belâbre notamment) vers la seconde moitié du XVIe siècle.
Je l'ai déjà évoqué, on trouve un descendant de cette famille, Jacques Fradin, sieur de la Roche-d'Orillac, qui épousa la fille du pasteur Jacques Crozé au début du XVIIe siècle. Son aîné, également prénommé Jacques, fut écuyer et procureur postulant au siège de Civray en 1619, puis substitut du procureur du roi au même siège. Il épousa vers 1620 Françoise Tahourdin. puis Françoise Sansault, et eut du premier lit, entre autres, Jacques, troisième du nom, écuyer et sieur de Châtain, conseiller du roi et président et lieutenant général, enquêteur et commissaire examinateur au siège royal de Civray. Celui-ci épousa, le 11 novembre 1647, Gabrielle Pidoux, fille de Claude et de Marguerite Bouffard. Puis, veuf, il se remaria avec Marie Ague, dame de la Motte-le-Rous, le 31 mai 1660 à Brûlain (Deux-Sèvres) [1]
Petit plus, et c'est un détail que j'avais évoqué à Fred il y a quelques temps (au sujet d'un homonyme), Gabrielle Pidoux, épouse Fradin, fut la fille de Claude Pidoux, sieur de Nesdes et de Chailloux, capitaine au régiment du Poitou, et de Marguerite Richier, qu'il avait épousé en 1625. Vous le savez peut-être, Claude Pidoux à la particularité d'avoir comme cousine germaine une certaine Françoise Pidoux.
Née le 14 octobre 1582, au château de Montauglaust, à Coulommiers (Seine-et-Marne), elle était la fille de Jean, écuyer, sieur de Pierrefitte, de Teilloux et Chailloux, le plus connu de cette famille. Il fut médecin, comme son père, et accompagna Henri III en Pologne en 1571, fut un des quatre agrégés de la faculté de Paris en 1588, puis devint doyen de la faculté de Poitiers en 1594. Il fut le médecin d'Henri IV en 1589 puis du duc de Nevers.
Il maria sa fille Françoise à Louis de Jouy. Puis, veuve, elle épousa Charles de la Fontaine, maître général des Eaux et Forêts à Château-Thierry (Aisne) [2]. Elle fut ni plus ni moins la mère du célèbre fabuliste : bonjour, cigale, corbeau, renard et grenouille !
Poo Poo Pidoux ! |
Sauf que... Guillaume de Bellabre m'indiqua — à raison — que le Jacques Fradin en question, fut curé... Je tombais des nues, adieu, cigale, corbeau, renard et grenouille ! Ça m'apprendra à donner trop vite une filiation non justifiée à un cul-de-sac !
Le Beauchet-Filleau confirme cet état : Jacques Fradin, fils de Jacques et de Gabrielle Pidoux, fut curé de la paroisse de Surin (Vienne), puis à Saint-Pierre-d'Exideuil (Vienne). Voici le plus ancien acte trouvé :
AD en ligne, Surin, BMS - 1692-1706, v.1/34 |
Extrait du testament de Pierre Vriet, Pasquet, 4E/58/144 |
Le couple semble avoir eu une certaine importance : le curé Vriet, prêtre directeur des dames religieuses du couvent de Civray, fait de Marie Lusson sa légataire, le 12 janvier 1717, par testament reçu par Pasquet (4E/58/144). Jacques Fradin est dit marchand à Civray à cette date, et on le retrouvera l'année suivante à la Chapelle-Bâton, pour le mariage de sa fille.
Une affaire à suivre.
[1] Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, MM. Beauchet-Filleau et de Chergé, tome 3, p.565 et suivante ;
[2] Notice historique et généalogique sur la famille Pidoux, Oscar de Poli, 1901 ;
[2] Notice historique et généalogique sur la famille Pidoux, Oscar de Poli, 1901 ;
Je n'ai pas de Fradin dans mon ascendance - enfin por l'instant - mais j'en ai trouvé dans les alliances diverses, dont sur Gourgé (79) et St Christophe du Bois ( 49 ) .... histoire de vous embrouiller un peu plus :p
RépondreSupprimerJe crois que j'ai un curé Fradin sur Availles ou Prinçay ;-)
RépondreSupprimerJe crois même qu'il y en eut au moins trois dont deux de la même famille (oncle et neveu je crois). A suivre dans quelques temps dans les Noms du Poitou.
SupprimerBien intéressant à suivre ! Le bonheur d'avoir trouvé, bientôt suivi par les désillusions... pour mieux rebondir ensuite. A bientôt.
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