Karl-Wilhelm Naundorff |
Karl-Wilhelm Naundorff, un horloger prussien, apparaît à Berlin à la fin de l'année 1810. Discret, il se fait toutefois remarquer par les autorités et est amené à remettre son passeport pour un contrôle : celui-ci stipule qu'il est né à Weimar et qu'il a 43 ans. Or, Naundorff n'en paraît que 25.
On l'interroge et il finit par avouer : il est en fait Louis XVII, prétendant au trône de France, évadé de la prison du Temple en 1795, et il se cache des troupes napoléoniennes. Le conseiller Le Coq, d'origine française, le croit et, en tant que président de la police de Berlin, lui fournit de faux papiers. Naundorff se réfugie à Spandau.
Pendant quelques années, Naundorff tente plusieurs approches pour réclamer ses droits, non pas le trône mais la restitution de son nom et de ses titres, auprès notamment de la duchesse d'Angoulême, sa "soeur", seule membre de la famille de Louis XVI à avoir échappé à la mort durant la révolution. En 1828, après quelques déboires judiciaires, il se rend à Crossen. Là, il réussit à convaincre de nombreuses personnes qu'il est Louis XVII, annonçant même dans un article de la Gazette de Leipzig la présence de Louis-Charles, duc de Normandie, à Crossen. Repéré par le roi de Prusse, il est contraint de se réfugier en Suisse, puis à Paris, où il arrive en mai 1833.
A Paris, il rencontre Mme de Rambaud, femme de chambre de feue la reine, qui reconnaît en cet homme le petit dauphin auquel elle était très attachée. De plus en plus de personnes, proches de l'ancien régime, le reconnaissent et au plus fort de sa notoriété, il assigne une revendication d'héritage à Charles X et à la duchesse d'Angoulême, le 12 juin 1836. Jusqu'alors toléré à Paris, il est arrêté. Le 15 juin 1836, Naundorff fut jeté en prison et la police confisque les 202 pièces du dossier qui « prouvaient » que Naundorff était Louis XVII. Ce dernier est expulsé après 26 jours de détention vers le Royaume-Uni.
Nombres de ses partisans lâchent l'affaire, par peur des représailles. Quelques-uns, cependant, continuent le combat, à commencer par Modeste Gruau, son avocat. A la fin de sa vie, Naundorff se lance dans la pyrotechnie et met au point une bombe qui sera connue comme la "Bombe Bourbon". Il décède à Delft le 10 août 1845. Sur sa tombe on peut lire : « Ici repose Louis XVII Roi de France et de Navarre, né à Versailles le 27 mars 1785, décédé le 10 août 1845. »
Ses enfants après lui continueront le combat. A la demande de la veuve de l'un de ses fils, Charles Edmond, le procureur général du tribunal de Bois-le-Duc (port des Pays-Bas) le 12 mars 1888, et le 20 mai 1891, celui du tribunal de Maëstricht, proposent à ces juridictions de rectifier tous les actes d'état-civil hollandais comportant le nom de « Naundorff » en « de Bourbon ».
Parmi ses partisans, durant son exil en Angleterre, on retrouve messieurs Louis, Abel et Jean-Baptiste Martin-Laprade, ce dernier ayant été curé de la paroisse de Mazerolles (Vienne), qui sont tous des descendants de mon ancêtre pâtissier Abel Bouquin.
Xavier Martin-Laprade, frère des précédents, fut avocat à Paris et a été l'un des premiers à reconnaître en Naundorff le vrai Roi de France. Il voulut remonter aux sources même, entreprit un voyage en Allemagne, prenant partout les informations les plus minutieuses, s'adressa au Cabinet de Berlin, vit le ministre de l'Intérieur de Prusse, M. de Rochow, et en obtint la fameuse déclaration qui agaça si fort les nerfs de M. Benoist déclaration que voici : «... Au reste, monsieur, je ne voudrais pas affirmer que cet homme n'est pas le Dauphin de France ; mais je vous dirai ma pensée tout entière : il ne peut pas être reconnu pour tel, parce que sa reconnaissance serait le déshonneur de toutes les monarchies de l'Europe ». Martin-Laprade est co-rédacteur, avec Gruau, des Motifs de conviction sur l'existence du Duc de Normandie, publiés chez Mme Veuve Goullé, libraire à Paris (1836) qui transcrivent ses recherches.
Abel, veuf de Marie-Anne Angélique Aline Merlin-Chabant, épouse le 15 juillet 1876, à Bréda (Pays-Bas), l'aînée des Naundorff : Amélie. L'acte est retranscrit sur les registres de Mazerolles, le mois suivant (AD en ligne, Mazerolles, NPMD - 1873-1876, v.77/89).
Sources :
- Wikipedia ;
- Où est la maison de France ?, par un ancien partisan du Comte de Chambord (1884) ;
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