Lorsque j'ai débuté mes recherches, j'avais déjà à ma disposition plusieurs générations d'ancêtres sur ma lignée paternelle. Aidé de groupes d'entraide de la région (ge86 et CGCP), j'avais pu amené mes recherches jusqu'à Jacques Pissard, né vers 1689, laboureur au Breuil d'Haleine, paroisse de Saint-Saviol et de Saint-Macoux (d'ailleurs, j'y arrive par trois chemins différents) :
Jacques Pissard, né vers 1689 et inhumé le 6 septembre 1749 à l'âge de 60 ans à Saint-Macoux, marié le 22 janvier 1716 audit lieu, à Françoise Bourloton | |||||
Jean Pissard, né le 19 octobre 1730 à Saint-Macoux et mort le 18 ventôse de l'an VIII à Saint-Clémentin, marié le 13 juin 1769, à Saint-Saviol, à Magdeleine Ollivet |
Jeanne Pissard, née vers 1727 et inhumée le 5 mars 1787 à Saint-Macoux, mariée le 8 février 1751, à Saint-Macoux, à Pierre Pocheau |
Jacques Pissard, baptisé le 26 septembre 1727 à Saint-Macoux et inhumé le 22 septembre 1792 audit lieu, marié le 13 juin 1769, à Saint-Saviol, à Suzanne Ollivet | |||
Marie Pocheau, née le 21 mars 1752 à Saint-Macoux et décédée le 27 novembre 1826 audit lieu, mariée le 23 novembre 1787 à Saint-Macoux, à André Macou Tribot |
Jeanne Pissard, née le 14 octobre 1776 à Saint-Macoux et décédée le 3 mars 1843 à Savigné, mariée le 31 décembre 1794 à Saint-Macoux à Pierre Texereau | ||||
Jean Pissard, né le 22 juillet 1785 à Saint-Macoux et décédé le 25 juillet 1822 audit lieu, même commune, marié le 31 décembre 1813, au même lieu |
Jeanne Tribot, baptisée le 14 février 1792 à Saint- Macoux et décédée le 4 décembre 1875 à Saint-Gaudent |
Marie-Madeleine Texereau, née le 1er janvier 1806 à Saint-Gaudent et décédée le 5 novembre 1866 à Saint-Gaudent, mariée le 28 juin 1830, à Savigné, à François Bardeau | |||
Jacques Pissard, colon et cultivateur, né le 9 avril 1816 à Saint-Macoux, décédé le 14 janvier 1891 à Saint-Gaudent, marié le 23 février 1848 à Saint-Gaudent, à Marie Provost |
Pierre-Jacques Bardeau, cultivateur et garde-champêtre, né le 26 février 1836 à Saint-Macoux, marié le 29 octobre 1860 à Saint-Macoux à Marie-Hélène Guillaud | ||||
Charles Pissard, cultivateur, né le 10 février 1859 à Saint-Gaudent, décédé le 11 décembre 1923 à Saint-Macoux, marié le 9 septembre 1883 à Saint-Gaudent |
Marie-Léontine Bardeau, née le 3 décembre 1863 à Saint-Saviol et décédée le 17 septembre 1956 à Saint-Macoux | ||||
Louis Pissard, épicier, né le 31 mars 1885 à Saint- Macoux, mort le 23 février 1932 à Saint- Saviol, marié le 4 octobre 1919 à Saint-Macoux à Marcelline-Georgine Lebeau | |
mon grand-père | |
mon père | |
moi |
Du coup, mon ancêtre Jacques Pissard porte, de mon vis-à-vis, les numéros sosa n°512, 1038 & 1068.
Son mariage, non filiatif, est retrouvée le 22 janvier 1716, sur la paroisse de Saint-Saviol :
Les signatures des personnes présentes peuvent être importantes : on y relève donc, outre celle de Jacques Pissard, le marié, celles de J(ean) Magnan, de René Bourloton, de Jean Pissard, d'un N(icolas) Pissard, de Pierre Chaffault, de J. Bourloton, de N(icolas) Bourloton, et de Jean Chevallier.
Je me suis intéressé à son entourage proche. Deux éléments me sont venus en aide :
Au mariage de sa fille Françoise, qui a lieu le 11 février 1743 à Saint-Macoux, on remarque la présence d'un oncle de l'épouse, Charles Pissard.
Les quelques recherches basées sur la reconnaissance de sa signature, me permettent de bien l'identifier : il s'agit de celui qui fut l'époux de Jeanne Chaffault, marié le 16 septembre 1734 à Saint-Saviol, puis d'Anne Didier, marié le 6 octobre 1749 à Saint-Macoux. Par recoupement (car les mariages ne sont pas filiatifs), j'ai identifié les parents de cet homme : il s'agit de Jean Pissard et de Françoise Magnan, qui le font baptisé le 24 avril 1705 à Saint-Saviol.
Le deuxième indice est à découvrir dans le contrat de mariage de Jean Pissard et de Marie Robin, passé devant, Pascault, notaire à Civray, le 9 novembre 1718 (couple dont j'ai parlé hier). Le marié, demeurant au village de Chez Segault, à Saint-Saviol, est dit fils de Jean Pissard, laboureur, et de Françoise Magnan. On y retrouve aussi le même Jean Magnan, oncle de l'époux, Antoine Gibault, son beau-frère, mais surtout Jacques Pissard, frère de l'époux. Sa signature est aisément reconnaissable : il s'agit bien de mon ancêtre (voir par comparaison avec le mariage de sa fille Françoise ci-dessus). De plus, la signature de Jean Pissard sur ce contrat est similaire à celle que l'on retrouve au mariage de mon ancêtre avec Françoise Bourloton.
La relation entre mon ancêtre et le couple formé par Jean Pissard et Françoise Magnan est conforté par deux éléments. Avec un recensement assez exhaustif des Pissard dans la région, je dresse les contours de cette famille :
AD86, Saint-Saviol, BMS - 1712-1745, v. 15/139 |
Les signatures des personnes présentes peuvent être importantes : on y relève donc, outre celle de Jacques Pissard, le marié, celles de J(ean) Magnan, de René Bourloton, de Jean Pissard, d'un N(icolas) Pissard, de Pierre Chaffault, de J. Bourloton, de N(icolas) Bourloton, et de Jean Chevallier.
Je me suis intéressé à son entourage proche. Deux éléments me sont venus en aide :
Au mariage de sa fille Françoise, qui a lieu le 11 février 1743 à Saint-Macoux, on remarque la présence d'un oncle de l'épouse, Charles Pissard.
AD86, Saint-Macoux, BMS - 1730-1752, v. 54/101 |
Les quelques recherches basées sur la reconnaissance de sa signature, me permettent de bien l'identifier : il s'agit de celui qui fut l'époux de Jeanne Chaffault, marié le 16 septembre 1734 à Saint-Saviol, puis d'Anne Didier, marié le 6 octobre 1749 à Saint-Macoux. Par recoupement (car les mariages ne sont pas filiatifs), j'ai identifié les parents de cet homme : il s'agit de Jean Pissard et de Françoise Magnan, qui le font baptisé le 24 avril 1705 à Saint-Saviol.
Signature de Jacques Pissard, contrat de mariage de Jean Pissard et de Marie Robin, le 9 novembre 1718 |
La relation entre mon ancêtre et le couple formé par Jean Pissard et Françoise Magnan est conforté par deux éléments. Avec un recensement assez exhaustif des Pissard dans la région, je dresse les contours de cette famille :
- Jacques, mon ancêtre, né vers 1689, époux de Françoise Bourloton. Il est inhumé le 6 septembre 1749 à Saint-Macoux.
- Jean, né vers 1691, époux de Marie Robin. Il est inhumé le 12 janvier 1749 à Saint-Macoux, quelques mois avant son frère.
- Marie, née vers 1697, qui épouse, le 13 septembre 1717, à Saint-Saviol, François Gibault, fils de Charles et d'Antoinette Gallais. Elle est inhumée le 4 février 1753 à Blanzay.
- Magdeleine, née vers 1700, qui épouse, le même jour que sa soeur, et au même lieu, Antoine Gibault, frère de François Gibault. C'est lui qu'on remarque au mariage de son beau-frère Jean Pissard, en 1718, et de sa nièce Françoise, la fille de mon ancêtre Jacques Pissard, en 1743.
- Antoinette, baptisée le 18 juin 1703 à Saint-Saviol, qui a dû mourir jeune.
- Charles, que j'ai déjà évoqué.
- et Jeanne, baptisée le 17 octobre 1709 à Saint-Saviol, qui épouse, le 3 mai 1730, en ce lieu, Jacques Magnan, fils de Jean. Elle meurt le 6 février 1734 à Civray.
L'étape suivante est plus compliquée. En effet, les archives paroissiales ne vont pas au-delà de 1692 pour Saint-Saviol (et tout est non filiatif jusqu'en 1742), et de 1727 pour Saint-Macoux (exception faite des années 1678, 1710, 1716 et 1717, extrêmement lacunaire). Toutefois, grâce encore à l'entraide, je trouve un mariage plutôt intéressant, celui d'Antoine Pissard et de Françoise Magnan, ayant eu lieu le 23 février 1688 à Civray :
Les parents des époux sont donnés : Michel Pissard et Jeanne Pelisson pour l'époux, Jean Magnan et Magdeleine Arnaud pour l'épouse (de la paroisse de Saint-Macoux). Bingo ! J'ai à ce moment-là le sentiment que Jean Pissard (époux de François Magnan) et Antoine Pissard (époux de Françoise Magnan) ne sont en fait qu'un seul et même homme.
Antoine Pissard, le 26 janvier 1689, réside au Breuil-d'Haleine, à Saint-Macoux, lorsqu'il loue, pour cinq ans, et pour 3 livres et 5 sols par an, une ferme appartenant à son beau-frère Antoine Maignan, par acte passé devant Pascault, notaire à Civray.
Comme pour me conforter dans cette hypothèse, voilà que je trouve l'inhumation de Magdeleine Arnaud (la mère de Françoise Magnan), le 8 octobre 1705 à Saint-Saviol. On y trouve présent un certain Jean Pissard, certainement là pour rendre hommage à sa belle-mère :
Michel Pissard, laboureur, et Jeanne Pelisson, est un couple originaire de Marigné, à Saint-Pierre-d'Exideuil. De leur union, ils ont eu :
AD86, Civray, BMS - 1687-1690, v. 32/109 |
Les parents des époux sont donnés : Michel Pissard et Jeanne Pelisson pour l'époux, Jean Magnan et Magdeleine Arnaud pour l'épouse (de la paroisse de Saint-Macoux). Bingo ! J'ai à ce moment-là le sentiment que Jean Pissard (époux de François Magnan) et Antoine Pissard (époux de Françoise Magnan) ne sont en fait qu'un seul et même homme.
Antoine Pissard, le 26 janvier 1689, réside au Breuil-d'Haleine, à Saint-Macoux, lorsqu'il loue, pour cinq ans, et pour 3 livres et 5 sols par an, une ferme appartenant à son beau-frère Antoine Maignan, par acte passé devant Pascault, notaire à Civray.
Comme pour me conforter dans cette hypothèse, voilà que je trouve l'inhumation de Magdeleine Arnaud (la mère de Françoise Magnan), le 8 octobre 1705 à Saint-Saviol. On y trouve présent un certain Jean Pissard, certainement là pour rendre hommage à sa belle-mère :
AD86, Saint-Saviol, BMS - 1692-1715, v. 67/102 |
Michel Pissard, laboureur, et Jeanne Pelisson, est un couple originaire de Marigné, à Saint-Pierre-d'Exideuil. De leur union, ils ont eu :
- Jeanne, qui épouse, le 20 novembre 1680, à Civray, Pierre Boucheron. Il en est veuf lorsqu'il se remarie, le 7 janvier 1682.
- Jean, dit également Hilaire, né vers 1651, qui épouse, le 3 juillet 1684, à Civray, Jeanne Blanc. Il est inhumé le 23 janvier 1697 à Saint-Pierre-d'Exideuil.
- Antoine, baptisé le 26 août 1657 à Civray, dont j'ai parlé.
- Françoise, baptisée le 16 mai 1660 à Civray, qui épouse, le 24 novembre 1688, à Saint-Gaudent, Nicolas Bouyer.
- Marie, née vers 1664, qui épouse, le 26 février 1691, à Civray, Jacques Babault.
- François, baptisé le 4 juillet 1666 à Civray, qui épouse, le 24 novembre 1689, à Civray, Anne Bourglaud, puis, veuf, qui se remarie, le 13 mai 1698, à Voulême, à Marie Robert.
- Pierre, baptisé le 31 janvier 1670 à Civray, dont la postérité m'est inconnue.
- Nicolas, baptisé le 9 avril 1673 à Civray, qui épouse, le 21 février 1700, à Champagné-le-Sec, Magdeleine Trouvé. Il meurt le 9 mars 1740 à Saint-Clémentin (de Civray).
Ce dernier membre de la famille, Nicolas, m'interpelle. Son mariage est prononcé le 21 février 1700 à Champagné-le-Sec :
AD86, Champagné-le-Sec, BMS - 1680-1701, v. 105/111 |
AD86, Champagné-le-Sec, BMS - 1680-1701, v. 105/111 |
Il me semble, même si la signature de ce Nicolas, en 1700, est différente de celle du Nicolas en 1716 (au mariage de mon ancêtre), que la manière de fermer le "d" final est la même. S'il s'agit de la même personne, mon hypothèse se vérifierait un peu plus : après tout, quoi de plus naturel, pour mon ancêtre Jacques, que d'avoir à son mariage un jeune oncle ?
Une seule petite ombre apparaît au tableau : Jean Pissard, l'époux de Françoise Magnan, est inhumé le 2 janvier 1720 à Saint-Saviol, à l'âge de 47 ans. Ce qui nous donne une date de naissance calculée en 1673, bien loin du baptême d'Antoine, en 1657. Qu'à cela ne tienne, c'est sûrement le curé qui a rajeunit cet homme de 16 ans.
Toute cette déduction est bien établie pour moi, jusqu'au jour, où dans un excès de folie généalogique, je décide de fouiller les minutes notariales de Civray (qui recouvre un large secteur) sur une période s'étalant grosso-modo du milieu du XVIIe jusqu'au début du XVIIIe siècles.
Au hasard d'une minute, je découvre avec stupeur un acte qui va tout remettre en question : il s'agit d'un acte de partage suite au décès de Michel Pissard, veuf de Jeanne Pelisson, en date du 28 novembre 1690, devant Pascaud, dans lequel sont cités Jean, François, Nicolas et Marie Pissard, vivants à Saint-Pierre-d'Exideuil, et Françoise Magnan du Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux, veuve d'Antoine Pissard, faisant pour ses enfants mineurs, qui s'accordent sur la succession.
Ainsi, Françoise Magnan n'est pas restée épouse longtemps, à peine 2 ans. Mais surtout, Antoine Pissard et Jean Pissard sont donc deux individus distincts, bien que tous deux aient été l'époux d'une même femme.
Autrement dit, même si la filiation vers Françoise Magnan est certaine (mon ancêtre Jacques, né vers 1689, est bien signalé comme frère de Jean, fils de Jean et de Françoise Magnan, en 1718), le doute persiste et persistera encore quelques temps : mais lequel donc des deux Pissard est son père ?
Toute cette déduction est bien établie pour moi, jusqu'au jour, où dans un excès de folie généalogique, je décide de fouiller les minutes notariales de Civray (qui recouvre un large secteur) sur une période s'étalant grosso-modo du milieu du XVIIe jusqu'au début du XVIIIe siècles.
Au hasard d'une minute, je découvre avec stupeur un acte qui va tout remettre en question : il s'agit d'un acte de partage suite au décès de Michel Pissard, veuf de Jeanne Pelisson, en date du 28 novembre 1690, devant Pascaud, dans lequel sont cités Jean, François, Nicolas et Marie Pissard, vivants à Saint-Pierre-d'Exideuil, et Françoise Magnan du Breuil-d'Haleine de Saint-Macoux, veuve d'Antoine Pissard, faisant pour ses enfants mineurs, qui s'accordent sur la succession.
Ainsi, Françoise Magnan n'est pas restée épouse longtemps, à peine 2 ans. Mais surtout, Antoine Pissard et Jean Pissard sont donc deux individus distincts, bien que tous deux aient été l'époux d'une même femme.
AD86, minutes Pascaud, 4 E 1/57 |
Autrement dit, même si la filiation vers Françoise Magnan est certaine (mon ancêtre Jacques, né vers 1689, est bien signalé comme frère de Jean, fils de Jean et de Françoise Magnan, en 1718), le doute persiste et persistera encore quelques temps : mais lequel donc des deux Pissard est son père ?
Oh que de liens ! c'est difficile d'éviter les noeuds dans ces conditions. Vous tricotez très bien . Preuve que la patience est nécessaire pour ne pas faire d'erreur fatale.
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement l'excès de folie généalogique !
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement l'excès de folie généalogique !
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