jeudi 19 mai 2016

Une racine bretonne

Parmi mes ancêtres, on compte le sieur Jean Hévin, baptisé le 18 septembre 1719 à Availles-Limouzine aux confins du Poitou (la paroisse d'Availles, dans la Vienne, faisait partie du comté de la Marche, devenu grosso modo le Limousin).

source : Wikipedia

Jean Hévin, baptisé le 18 septembre 1719 à Availes-Limouzine, marié à Jeanne Igounin
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Catherine Hévin, baptisée le 11 novembre 1740 à Availles-Limouzine et morte le 1er mai 1795 à Saint-Martin-l'Ars, mariée à Pierre-François Lesire
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Martial Lesire, baptisé le 10 juillet 1775 à Saint-Martin-l'Ars, marié à Marie Branthôme
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Jean-Baptiste Lesire-Destouches, né le 9 vendémiaire de l'an XII à Pressac et mort le 16 mai 1877 à Charroux, marié à Marguerite Brigitte Babaud
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Marie-Féline Léonie Lesire-Destouches, née le 29 octobre 1836 à Alloue, mariée à Jean Deverge
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Henri Deverge, né le 8 avril 1860 à Saint-Martin-l'Ars, marié à Angelina Ribardière
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Henri Deverge, né le 3 septembre 1882 à Saint-Martin-l'Ars et décédé le 27 janvier 1964 à Savigné, marié à Marie Gallois
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Raymone Deverge, née le 28 avril 1913 à Pressac et décédée le 19 mars 1984 à Poitiers, mariée à Marcel Rousseau
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ma grand-mère
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ma mère
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et moi

Il est marié, le 6 juin 1739 en ce lieu, à Jeanne Igounin, fille du sieur Jacques, notaire et procureur, et de Catherine Rouffie. Son père est nommément précisé : Aubin Hévin. Sa mère, qui n'est pas nommée sur cet acte, est Gervaise Boileau.

AD86, Availles-Limouzine, BMS - 1739-1748, v. 6/104
Aujourd'hui sixième juin 1739 ont été demis a la Celebration du Sacrement de mariage jean Evain et jeanne Ygonin tous les deux de cette paroisse ; Les Solennités de nostre mere la Ste Eglise requises savoir apres trois publications de bans faittes pendant trois dimanches que fettes consécutives sans quil se soit trouvé aucun empeschement ny civil ny canonique qui les ayent pu empescher dapprocher legitimement de la ditte celebration et cela en presence de Aubin Evain pere du contractant, de jacques ygonin, pere de la contractante, jean igonin, rené gery, jacque mporeau, rené chevalon, jean metayé, lesquels ont signés avec moy.
Aubin Hévin est inhumé le 22 août 1750 dans l'église d'Availles, et j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet aïeul au prénom peu courant dans le coin.

AD86, Availles-Limouzine, BMS - 1750-1755, v. 12/118
aujourdhuy vint deux aout 1750 a ete inhumé dans leglise le corps de aubin hevin agé denviron soixante et dix ans apres avoir reçu tous les sacrements, ont assisté a ses funérailles pierre pressac, jacques igounin, qui se sont soussignés.
En remontant le temps, on découvre son mariage, en date du 24 janvier 1719, toujours au même lieu. On y apprend qu'il était alors veuf.

AD86, Availles-Limouzine, BMS - 1711-1720, v. 96/124

En remontant encore dans ma machine à voyager dans le temps, j'ai découvert un acte assez particulier, dans ma généalogie. Ça se passe le 26 janvier 1712 :

AD86, Availles-Limouzine, BMS - 1711-1720, v. 13/124
Aujourdhuy seiziesme iour de ianvier 1712 furent unis apprès la publication des bancs entre aubain hevein natif de nantes et marie dehail par trois dimanches consécutifs sans qu'il sy sois trouvé aucune opposition furent conjoints en mariage dans la chappelle de vareille par mr de pons prestre et precepteur à vareille, en vertu de la permission de monseigneur de poitiers, tant pour la chappelle que pour le ministre à moy accordée avec pouvoir de la ceder en datte du vingtquatrieme decembre mille sept cent onze en foy dequoy jai signé le présent acte à availle, an et iour cydessus. de bessac curé d'availle
C'est avec une émotion particulière que je me découvre un ascendant originaire de Nantes, un breton, quoi !, marié dans la chapelle d'un château, sous l'œil avisé du châtelain.

Concernant le seigneur de Vareilles, voici ce qu'en dit le Beauchet-Filleau : Louis de la Broüe, chevalier, dit le Marquis de Vareilles, était le fils de François de la Broüe, chevalier, seigneur de Vareilles et de la Mothe-d'Autéfa (Luchapt), dont le père avait acquis par mariage la terre et seigneurie de Vareilles, à Availles. Le château, admirablement situé à mi-côte d'une colline descendant dans la Vienne, remontait au commencement du XVe siècle. Il a été pillé en 1793, vendu lors de la révolution et complètement détruit par ses nouveaux maîtres.
François de la Broüe avait épousé, le 31 mai 1657, Gabrielle-Aymerie Hélye de la Roche-Esnard. Il fut impliqué avec son père dans l'affaire du meurtre du marquis du Vigeant, assassiné par des cavaliers masqués dans la forêt de Verrières le 28 mars 1663. Ils se constituèrent prisonniers, tout en niant toute implication dans ce crime. Toutefois, malgré la clameur populaire et les témoignages à décharge, le père et le fils furent condamnés à mort et décapités. Leur innocence fut reconnue a posteriori, lors des aveux d'un des véritables meurtriers.
Louis de la Broüe est donc né posthume, et fut baptisé le 4 juin 1664 à Availles. Il était, à 19 ans, cornette en la compagnie dusieur de Thoiras, régiment de cavalerie de Condé. Il fut nommé brigadier des gardes du corps le 20 mars 1693, puis exempt des mêmes gardes le 11 mars 1697. Chevalier de Saint-Louis le 1er janvier 1705, il prêta serment entre les mains du roi lui-même le 7 avril suivant. Il fut par la suite maître de camp de cavalerie le 10 avril 1707, enseigne des gardes du corps le 21 juillet 1716 puis brigadier de cavalerie des armées du roi le 1er février 1719. Il acheta, le 15 décembre 1722, la baronnie de Sommières, avec le beau château recontruit par Mansart, où il en fit sa résidence habituelle.
Louis de la Broüe mourut le 25 avril 1729 dans son château de Sommières et fut inhumé dans le caveau de la chapelle seigneuriale de l'église dudit lieu.


Mais avec aussi peu d'informations sur le mariage de mon ancêtre, on reste sur notre faim. Quoiqu'il en soit, l'an dernier, j'ai fouillé dans plusieurs liasses notariales d'Availles, histoire de rafraîchir quelques branches orphelines.
J'y ai découvert un acte important pour moi : le contrat de mariage d'Aubin Hévin ! En date du 10 janvier 1712, passé au château de Vareilles, devant Chauveau, notaire à Availles, il m'a indiqué de nombreux éléments. Aubin Hévin est le fils des feux Michel et Françoise Boyclaud, natif de la paroisse de Hery en Bretaigne. Il demeure, tout comme sa promise, audit château (sans doute comme serviteur), et se marie avec le consentement des châtelains eux-mêmes, les seigneur et dame de Vareilles. Avec ces éléments, ma racine bretonne pouvait germer.

AD86, minutes Chauveau, 4 E 17/26

Même si mon arbre généalogique se concentre à 97 % (oh, disons 90 %) dans le Poitou, j'ai quand même mes habitudes dans les autres régions, notamment dans le 44, avec ma branche Maugeoise (qui déborde vers Le Loroux-Bottereau).
Après bien des pérégrinations, je trouve enfin ce que je cherche : Héric, petite commune immédiatement au nord de Nantes. Ça faisait quand même une petite trotte à l'époque :

Extrait GoogleMaps

Pour l'heure, avec les index des baptêmes et des inhumations, j'ai découvert qu'Aubin Hévin a été baptisé le 7 novembre 1681 à Héric, son patronyme orthographié Even. Je n'ai à ce jour pas trouvé le mariage de ses parents, Michel et Françoise Boycleau (ou Boisseleau).

AD44, Héric, T - 1500-1700, v. 42/162

J'ai toutefois noté l'inhumation d'un Michel, le 2 mai 1684. On trouve également le baptême d'un Michel, le 10 février 1641, fils de Pierre et de Marguerite Menet. Il est probable que cette racine ne deviendra bourgeon qu'avec l'appui de quelques fonds à fouiller aux AD.

Pour conclure sur mon ancêtre atypique, je me suis amusé à relever ses différentes signatures au cours de sa vie. On notera les différentes d'orthographes qui évoluent au cours du temps. 

en 1712
en 1719
en 1739

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